ésentation des résultats du groupe, le 9 mars 2011 à Munich (Photo : Christof Stache) |
[09/03/2011 12:39:53] MUNICH (Allemagne) (AFP) Le groupe européen EADS a renoué avec les bénéfices en 2010 mais n’attend une progression de son résultat opérationnel que pour l’an prochain, où il devrait profiter de la hausse de la production d’Airbus et en particulier des améliorations sur le programme A380.
EADS est revenu dans le vert comme prévu avec un bénéfice net de 553 millions d’euros l’an dernier contre une perte de 763 millions d’euros en 2009, exercice marqué par des provisions sur le super-jumbo A380, le plus gros appareil de ligne au monde, et l’avion de transport militaire A400M.
Les résultats sont globalement au-dessus des prévisions du groupe et ont séduit les investisseurs. A la Bourse de Paris, le titre EADS s’adjugeait à 13H30 (12H30 GMT) 2,59% à 20,35% euros, dans un marché quasi stable (+0,13%).
Pour 2011, EADS s’est montré prudent en tablant sur un résultat opérationnel (Ebit) avant exceptionnels “stable par rapport à 2010, à environ 1,3 milliard d?euro”. Il attend un chiffre d’affaires supérieur aux 45,8 milliards d’euros de 2010 (+7%), année marquée par un record de 510 livraisons d’Airbus.
En revanche, il prévoit une “nette amélioration” du résultat en 2012, tandis que sa principale filiale Airbus va augmenter ses cadences de production et bénéficier d’améliorations sur le programme de très gros porteur A380.
Airbus devrait en produire deux par mois cette année — soit près de 25 livraisons contre seulement 18 l’an dernier — en dépit des conséquences sur la production de la grave avarie sur un moteur Rolls-Royce équipant un A380 de la compagnie australienne Qantas en novembre dernier.
L’avionneur devrait ensuite atteindre le rythme de trois par mois en 2012, avec une baisse des coûts associés à ce programme complexe.
EADS se montre par ailleurs particulièrement prudent sur le futur long-courrier Airbus A350, un avion majoritairement fabriqué en composites, dont la livraison est attendue au second semestre de 2013.
C’est “le programme d’EADS qui comporte le plus haut niveau de risque”, avec un calendrier toujours qualifié de “tendu”.
Sur l’A400M, EADS a bon espoir de se mettre d’accord rapidement avec le Royaume-Uni et la Turquie, les deux pays qui doivent encore finaliser leur agrément à l’accord final de financement de ce programme touché par d’importants surcoûts.
“Je suis très optimiste sur le résultat de ces discussions dans les prochaines semaines”, a dit le président exécutif Louis Gallois.
Concernant l’environnement commercial, le groupe a constaté un rebond plus rapide qu’attendu. En témoignent plusieurs grosses commandes ces derniers jours, venant du loueur d’avion américain ILFC, de Cathay Pacific ou encore de Turkish Airlines.
“La hausse des prix du pétrole représente une pression sur les compagnies aériennes à court terme, mais les contraint aussi à renouveler leurs flottes à long terme”, pour acheter des avions plus économes en carburant, a commenté Louis Gallois.
Par ailleurs, le groupe, avec une trésorerie nette record de 11,9 milliards d’euros, a bon espoir de réaliser une acquisition cette année. EADS est en contact avec des entreprises outre-Atlantique, selon le directeur financier Hans-Peter Ring.
La maison mère d’Airbus a souvent répété son intention de réaliser des acquisitions, en particulier aux Etats-Unis et dans les domaines de la défense, de la sécurité et des services, afin de moins dépendre du marché de l’aviation commerciale.
EADS avait déjà indiqué être prêt à débourser un à deux milliards d’euros.
Revenant enfin sur le contrat des ravitailleurs, Louis Gallois a estimé que malgré la défaite face à Boeing, EADS allait en tirer profit à l’avenir.
“Notre réputation aux Etats-Unis s’est améliorée radicalement”, a-t-il jugé.