Biden affiche son soutien aux efforts de Medvedev pour moderniser la Russie

photo_1299678290501-1-1.jpg
éronautique dans les environs de Moscou, le 9 mars 2011 (Photo : Alexander Nemenov)

[09/03/2011 13:46:14] MOSCOU (AFP) Le vice-président américain Joe Biden a apporté mercredi son soutien à la politique de la modernisation de la Russie prônée par le président russe Dmitri Medvedev, au cours d’une visite visant à renforcer le volet économique de la “relance” entre les deux pays.

“Nous soutenons entièrement la vision de M. Medvedev d’une nation dont la force est dans la modernisation et l’innovation”, a déclaré M. Biden en visitant Skolkovo, la future Silicon Valley russe, dans la banlieue de Moscou.

Le gouvernement russe a fait de la modernisation et du développement des nouvelles technologies une priorité pour rattraper le retard enregistré depuis la fin de l’époque soviétique dans ce domaine, et réduire la dépendance de l’économie russe vis-à-vis du secteur des hydrocarbures.

Avant de s’entretenir dans la soirée avec le président russe, M. Biden a participé à Skolkovo à une rencontre avec des hommes d’affaires, dont le PDG de la société d’audit Ernst and Young James Turley, le patron du fabricant de machines agricoles John Deere Samuel Allen et l’homme le plus riche de Russie Vladimir Lissine, propriétaire de l’aciérie Novolipetsk.

En marge de cette rencontre, la compagnie aérienne russe Aeroflot a signé un accord avec l’américain Boeing sur l’achat de huit appareils B-777 avec une option pour huit autres appareils.

“Cela va créer des emplois hautement qualifiés en Russie, et chez nous cela va créer 11.000 emplois”, s’est félicité M. Biden à l’issue de la signature de l’accord, à laquelle assistait également le premier vice-Premier ministre Igor Chouvalov.

Le numéro deux américain a une nouvelle fois souligné que les Etats-Unis souhaitaient voir la Russie devenir membre de l’Organisation mondiale du commerce.

Jeudi, M. Biden doit rencontrer le Premier ministre Vladimir Poutine ainsi que des leaders de l’opposition et des représentants de la société civile.

Les discussions doivent porter sur les nouvelles possibilités de coopération économique dans le cadre de la relance voulue par M. Medvedev et le président américain Barack Obama après des années de froid avec l’administration du président George W. Bush.

“Nous ne pouvons pas baser nos relations seulement sur le contrôle des armements et la non-prolifération. Il faut parler des investissements, de l’innovation”, a déclaré le conseiller de la Maison blanche en charge de la Russie Mike McFaul avant la visite.

Les soulèvements dans le monde arabe surtout la situation en Libye vont peser sur les discussions, la Russie manifestant peu d’enthousiasme concernant la chute des régimes en place et mettant en garde contre toute ingérence étrangère.

M. Biden aura avec les dirigeants russes une discussion “très franche” sur la Libye, la Russie “étant un partenaire essentiel” pour les Etats-Unis, a souligné son conseiller pour la sécurité Tony Blinken.

Joe Biden s’était attiré les foudres du Kremlin en juillet 2009 quand, dans une interview au Wall Street Journal, il avait qualifié la Russie de pays affaibli par ses difficultés économiques et de ce fait plus enclin à transiger avec les Etats-Unis sur les grandes questions de sécurité internationale.

“La chute d’un empire, c’est très difficile d’accepter”, avait-il alors dit au sujet de la Russie.

Selon des commentaires de presse à Moscou comme à Washington, la visite de M. Biden a aussi pour but d’apporter le soutien des Etats-Unis au président Dmitri Medvedev et de l’encourager à se présenter à la présidentielle de 2012 à la place de l’homme fort du pays Vladimir Poutine.