à Tokyo le 10 mars 2011 (Photo : Patrice Novotny) |
[10/03/2011 11:31:35] TOKYO (AFP) Le géant de l’électronique Sony va réorganiser ses activités autour de deux vastes pôles, appareils et services grand public d’un côté et systèmes professionnels de l’autre, une configuration qui placera l’actuel patron des jeux vidéo, Kazuo Hirai, comme favori pour succéder au PDG Howard Stringer.
La nouvelle immense division “grand public” rassemblera, dès le 1er avril (début de l’année budgétaire), l’ensemble des activités du groupe dans la télévision, le matériel audiovisuel de salon, les appareils photo numériques, les caméscopes, les PC, le jeu vidéo, les baladeurs et les services en réseau, a annoncé Sony jeudi.
Le fleuron de l’électronique japonais espère ainsi accélérer le développement d’une plate-forme logicielle commune à tous ces appareils pour doper le téléchargement de contenus multimédias.
Le futur patron de cette vaste entité, M. Hirai, 50 ans, dirige pour le moment un secteur regroupant notamment les services en réseaux, jeux vidéo, PC, baladeurs.
En prenant la tête des activités grand public, M. Hirai, qui a contribué à remettre d’aplomb la division des jeux, notamment en dynamisant l’offre en ligne, devient le nouvel homme fort du groupe, juste derrière M. Stringer.
“Les consoles PlayStation nous faisaient perdre de l’argent il y a trois ou quatre ans, elles sont devenues depuis rentables” sous son autorité, a souligné le PDG Stringer lors d’un point de presse.
éo chez Sony, Kazuo Hirai, à Tokyo le 27 janvier 2011 (Photo : Toru Yamanaka) |
“La capacité (de M. Hirai) à travailler avec les responsables placés sous ses ordres font de lui un candidat évident pour la direction” de Sony, a-t-il insisté, ajoutant que l’état-major du groupe allait pouvoir “observer M. Hirai et juger de ses performances” dans ses nouvelles fonctions.
En attendant, il n’a pas tari d’éloges à son égard: “M. Hirai a été testé dans l’une des activités les plus complexes, le jeu vidéo. Ce fut un bon entraînement! Il est loyal, bien au fait des synergies entre produits et a du charisme”, a énuméré M. Stringer.
Le PDG a cependant assuré que les instances de direction de Sony n’avaient pris “aucune décision définitive” quant à l’identité du futur numéro un.
Une autre figure montante, Hiroshi Yoshioka, bientôt sexagénaire, pourrait aussi prétendre au siège de M. Stringer.
Il va prendre en avril les rênes de “la division des solutions professionnelles et systèmes”, qui rassemble les équipements de diffusion, les semi-conducteurs, les batteries et autres composants, ainsi que les développements dans les champs porteurs de l’énergie et de la médecine.
“M. Yoshioka a la possibilité de dégager des profits importants avec le secteur placé sous ses ordres”, a noté M. Stringer, pour qui “la course n’est pas finie”.
Il a précisé que la nouvelle répartition des activités et tâches entérinée jeudi ne constituait qu’un “premier pas” dans le cadre d’un “plan de succession”, le PDG, âgé de 69 ans, ne souhaitant pas révéler à quel moment il comptait se retirer.
“La direction m’a demandé de rester et j’en suis très heureux, car l’année à venir sera très excitante”, s’est-il réjoui, citant, entre autres, le lancement de la console portable baptisée pour le moment NGP, et le défi de rendre de nouveau rentable l’activité des téléviseurs.
Ex-journaliste et premier patron étranger de la firme nippone (depuis 2005), l’Américain d’origine galloise, entré chez Sony en 1997 aux Etats-Unis, a écarté la possibilité que son successeur soit choisi parmi des candidats extérieurs.
Une telle décision serait “destructrice pour le moral et les performances” des dirigeants actuels car l’entreprise a récemment promu de nombreux jeunes responsables en interne à des postes élevés, a-t-il jugé.
Et d’ajouter: l’entreprise étant “très complexe, venir de l’extérieur n’est pas aisé”.