La conduite économique aura un impact marginal sur la consommation d’essence

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éhicules circulent sur une route, le 19 février 2011 entre Albetville et Moûtiers. (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[10/03/2011 18:51:35] PARIS (AFP) La “conduite économique” prônée par la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, face aux prix record des carburants peut offrir jusqu’à 20% de baisse de la consommation individuelle, mais son impact national devrait rester marginal, selon les observateurs.

Le gouvernement, privé de marge de manoeuvre budgétaire, a exclu toute baisse de taxes sur l’essence susceptible de soulager le porte-monnaie des Français, que Christine Lagarde a encouragés à pratiquer la “conduite économique”.

“Oui, ça existe”, assure Christian Gérondeau, président de la Fédération nationale des Automobile Clubs. “Beaucoup d’expériences ont été menées là-dessus”, selon lui, et “on peut gagner jusqu’à 20% de consommation de carburant, mais il faut vraiment avoir le pied léger”.

De nombreux sites internet fournissent des indications sur la manière d’optimiser sa consommation de carburant, promettant en général “d’économiser en moyenne 10 à 15% de carburant”.

Les conseils sont relativement simples et logiques : observer et anticiper (pour éviter des accélérations inutiles), ne pas pousser les rapports de vitesse, rouler en couple maximal (2.000 tours/minute pour un diesel et entre 3.000 et 3.500 tours/minute pour un moteur essence), bien entretenir son véhicule.

“Un véhicule mal entretenu peut augmenter la consommation jusqu’à 25%, par exemple lorsque le filtre à air est encrassé”, explique Emmanuel Renard, de l’association Prévention routière. Idem pour les pneus (50% des voitures particulières ont des pneus sous-gonflés). “Des pneumatiques bien gonflés font gagner en moyenne 70 euros par an”, ajoute Emmanuel Renard.

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à essence, le 9 mars 2011 à Dijon (Photo : Jeff Pachoud)

D’autres mesures d’économie peuvent encore être prises : couper la climatisation (très gourmande en énergie), enlever les objets inutiles (par exemple, des barres de toit inutilisées entraînent une consommation de 7,5% à 120 kilomètres/heure), accélérer très doucement lorsque le moteur est froid, rouler à vitesse constante, ne pas laisser tourner le moteur inutilement.

Mme Lagarde a conseillé aussi de couper le moteur lorsque l’arrêt dépasse les 20 secondes.

Mais Christian Gérondeau est sceptique : “Ca me paraît un peu limite à pratiquer” dans la vie de tous les jours, “là, vous me voyez dubitatif”.

Et si la “conduite économique”, ou “éco-conduite”, peut permettre des économies au niveau individuel, “je ne crois pas que ça puisse avoir une grosse influence sur la consommation nationale de carburant”, estime Christian Gérondeau, car “il est évident que tout le monde ne va pas changer de conduite” du jour au lendemain.

“L’éco-conduite est aussi bénéfique pour la sécurité routière, mais ça ne peut pas avoir des répercussions gigantesques” en ce qui concerne la consommation globale en France, abonde Emmanuel Renard.

Ce dernier cite plutôt l’exemple de l’Espagne, qui a abaissé la limitation de vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h. “En moyenne, ça fera économiser sept à huit litres sur un trajet de 500 km”, dit-il.