Chine : l’inflation toujours élevée malgré les efforts du gouvernement

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ès de leurs annonces à Pékin le 11 mars 2011 (Photo : Liu Jin)

[11/03/2011 09:28:38] PEKIN (AFP) La Chine a annoncé vendredi une inflation à 4,9% en février, nettement au-dessus de l’objectif du gouvernement, qui a fait de la lutte contre l’envolée des prix une priorité, mais n’envisage pas de réévaluation rapide du yuan pour rendre les importations moins chères.

La hausse des prix alimentaires et des matières premières est devenue un sujet de préoccupation pour le gouvernement qui craint que le mécontentement qu’elle suscite débouche sur des troubles sociaux, comme cela a déjà été le cas par le passé.

“Nous pensons que nous pouvons maintenir les prix à niveau stable”, a assuré le porte-parole du Bureau national des statistiques, Sheng Laiyun.

L’indice des prix à la consommation pour le mois dernier, tout comme celui, également de 4,9% en janvier, sont nettement supérieurs à l’objectif de 4% que le Premier ministre Wen Jiabao a arrêté pour l’ensemble de 2011.

La hausse des prix alimentaires, particulièrement forte, frappe davantage les ménages modestes, qui dépensent une plus grande part de leurs revenus pour se nourrir.

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étro de Pékin le 11 mars 2011 (Photo : Frederic J. Brown)

Dans son discours de politique générale prononcé samedi dernier devant le parlement chinois, M. Wen a déclaré que la priorité de son gouvernement était la stabilisation des prix, “dont dépend étroitement le niveau de vie de la population, la situation générale et la stabilité du pays”.

La pression inflationniste reste forte, ce qui est notamment reflété par l’indice des prix à la production, lequel a augmenté de 7,2% sur un an en février contre 6,6% en janvier, principalement sous l’effet de la hausse des coûts des matières premières.

La hausse des prix “n’a pas encore atteint son plus haut niveau”, avertit Alistair Thornton , analyste chez IHS Global Insight.

“De nouvelles mesures de resserrement (monétaire) sont dans les tuyaux” du gouvernement, selon lui. Depuis octobre, la banque centrale a déjà relevé trois fois de 0,25 point de pourcentage ses taux de référence et plusieurs fois les taux de réserves obligatoires des banques, afin de limiter les montants qu’elles peuvent prêter.

“Après que l’économie a surmonté avec succès la crise économique mondiale, l’inflation a augmenté. Dans ces circonstances, nous devrons certainement utiliser des mesures portant sur les taux d’intérêt”, a déclaré de son côté le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan.

Pour endiguer l’afflux de capitaux spéculatifs qui alimentent l’inflation, Pékin pourrait aussi réévaluer substantiellement le yuan, ce qui aurait aussi l’avantage de rendre moins chères les importations, qui ont beaucoup augmenté ces derniers mois, et de contenter ses grands partenaires commerciaux, tels les Etats-Unis et l’Union européenne.

Mais le gouvernement ne veut pas prendre le risque d’éroder la compétitivité des exportateurs chinois, qui opèrent souvent avec de très faibles marges.

“Le taux de change affectera les prix en Chine jusqu’à un certain point, mais parmi les différents outils pour combattre l’inflation, le principal n’est certainement pas centré sur le taux de change”, a déclaré M. Zhou, qui a confirmé que la Chine continuerait à mettre en oeuvre une “approche graduelle de la réforme du taux de change”.

Encore étroitement arrimé au dollar, le yuan a progressé d’environ 4% par rapport à ce dernier depuis juin.

Durant les deux premiers mois de l’année, la deuxième économie mondiale a continué à tourner à plein régime: la production industrielle augmentant de 14,1%, et les ventes de détail, prncipale jauge de la consommation des ménages, de 15,8%.