Le Centre de Traitement des Déchets Industriels et Spéciaux de Jradou (gouvernorat de Zaghouan en Tunisie) crée une telle polémique que l’ambassade d’Allemagne est obligée d’apporter quelques éclaircissements.
Ainsi, dans un communiqué, l’ambassade souligne que ce centre «n’est pas conçu pour l’élimination des déchets radioactifs, des déchets explosifs ou des déchets d’activité de soins, car les technologies qui y sont installées ne permettent pas une telle élimination… Le Centre de Jradou ne reçoit pas de déchets importés ni de l’Allemagne, ni d’autres pays».
A souligner que la Tunisie, en tant pays signataire de la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination, elle n’accepte pas de déchets industriels et spéciaux étrangers sur son territoire.
Il faut rappeler que les habitants de la localité de Jradou, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Zaghouan) avaient déposé plainte le 21 février à ce sujet et observent, depuis le 28 février, un sit-in ouvert devant le centre, réclamant la nomination, par la magistrature, d’un expert indépendant pour confirmer l’absence de risques des activités du centre sur l’environnement et sur la santé des citoyens, indique la TAP.
Selon la même source, «ce sit-in n’a pas été sans conséquences sur l’activité du centre et sur plus d’une centaine d’usines qui y sont liées et dont les déchets s’accumulent et risquent d’être jetés, comme auparavant, dans la nature».
Le communiqué souligne que le centre a été créé après la réalisation, depuis 1994, d’études approfondies par des bureaux d’études internationaux : des études de diagnostic, de faisabilité, de choix de site, d’exécution et surtout l’étude d’impact sur l’environnement. Ensuite, le site de Jradou a été choisi pour sa très bonne aptitude, notamment à cause de la situation géologique dans la région. Par conséquent, la gestion régulière assurée par le personnel spécialisé du centre permet d’exclure tout danger pour la population locale.
Ledit communiqué rappelle que l’objectif de la contribution allemande au centre (financé à 60% par l’Allemagne, sous forme de don, et 40% par la Tunisie) consistait à traiter et éliminer les déchets industriels à Jradou, en adoptant les techniques les plus avancées dans ce domaine et en respectant les normes environnementales et la réglementation en vigueur en matière des déchets dangereux.
Et pour rassurer encore plus, l’ambassade réaffirme dans son communiqué la disposition du gouvernement allemand à assister la Tunisie avec son conseil et avec les études nécessaires pour mieux éclaircir les conditions de gestion des installations en question.
Le centre de Jradou et les trois installations de réception, de stockage et de transfert (IRST) pour les régions Nord, Centre et Sud du pays, ont été réalisés dans l’objectif d’éliminer les déchets industriels et spéciaux qui proviennent de l’industrie tunisienne.
Ces installations contribuent ainsi à la protection de l’environnement et des ressources naturelles en Tunisie. Elles visent, également, à réduire les risques pour la santé de la population dues aux déversements irréguliers des déchets industriels dans la nature, écrit la TAP.