çais au Commerce extérieur Pierre Lellouche le 11 mars 2011 à Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
[11/03/2011 14:47:10] PARIS (AFP) Le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme Medhi Houas a promis vendredi à Paris d’apporter une “sécurité juridique” aux entreprises étrangères installées en Tunisie, évoquant notamment le cas d’une PME française intégrée à Tunisair après la Révolution du jasmin.
“Nous devons apporter des assurances et des garanties sur le fait que les choses ne vont pas se faire de manière arbitraire mais dans le strict respect du droit”, a souligné M. Houas lord d’une conférence de presse commune avec le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur Pierre Lellouche.
Evoquant le cas de cette PME dont M. Lellouche avait affirmé mercredi qu’elle avait été l’objet d’une “nationalisation de fait” conduite “sans compensations”, M. Houas a estimé qu’il s’agissait d’un “épisode sur lequel il va falloir (que les autorités tunisiennes) s’expliquent pour rassurer l’ensemble des entreprises aujourd’hui implantées en Tunisie”.
Le ministre tunisien a également évoqué la question de la propriété d’entreprises détenues en totalité ou en partie par les familles de l’ex-président tunisien Ben Ali ou de son épouse Leïla Trabelsi avant la révolution.
“Par chance, ces familles n’étaient pas très investies dans la gestion courante de ces entreprises”, a-t-il observé, expliquant qu’il avait simplement “fallu couper le cordon de l’actionnariat, aujourd’hui rattaché à une structure en cours de construction”.
S’il souhaite “solder le passé”, le nouveau gouvernement tunisien n’entend aucunement lancer une “chasse aux sorcières”, a également assuré M. Houas.
Sur la hausse des salaires en Tunisie, source d’inquiétude pour de nombreuses entreprises étrangères, M. Houas a parlé d’un dialogue “franc et direct” avec M. Lellouche. La Tunisie, a-t-il remarqué, vient de vivre une “révolution contre l’injustice sociale” et “règlera tous ces problèmes en veillant à ne pas sortir de la zone de compétitivité”.
Ainsi, selon lui, “l’industrie touristique tunisienne doit avoir la capacité” d’absorber une augmentation des salaires “légitime” de 15% même si, dans l’immédiat, “elles est en mauvaise posture”.
M. Lellouche qui a relevé que lui-même était né en Tunisie quand son homologue était né en France, a salué une rencontre “fraternelle”, réaffirmant la volonté de Paris de “maintenir la présence économique française” en Tunisie.
“Il faut que les flux économiques demeurent, que nos touristes y aillent et que nos entreprises continuent d’y travailler”, a-t-il souligné.
M. Lellouche se rendra en Tunisie avec une délégation de chefs d’entreprise français, les 17 et 18 mars. Quelque 1.250 filiales d’entreprises françaises sont physiquement présentes dans ce pays où elles emploient plus de 110.000 personnes.