à Lisbonne le 11 mars 2011 (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[11/03/2011 16:28:04] LISBONNE (AFP) Le Portugal a annoncé vendredi un renforcement de ses mesures d’austérité pour “garantir” la réduction de ses déficits et de nouvelles réformes structurelles, afin de convaincre ses partenaires européens de sa “détermination” à sortir de la crise budgétaire.
Lors d’une conférence de presse, convoquée à la hâte vendredi matin, quelques heures avant l’ouverture d’un sommet extraordinaire de la zone euro, le ministre portugais des Finances Fernando Teixeira dos Santos a présenté un nouveau paquet de mesures afin, a-t-il dit, de “garantir, de manière encore plus forte, l’objectif d’un déficit à 4,6% fin 2011”.
Parmi ces mesures, qui doivent permettre de “dégager une marge de sécurité supplémentaire, de l’ordre de 0,8% du PIB”, figurent notamment des économies dans le secteur de la santé, une nouvelle baisse des dépenses sociales, l’imposition d’un plafond de dépenses pour les entreprises publiques ainsi que la reprogrammation de projets d’infrastructures.
M. Teixeira dos Santos a justifié la nécessité de ces mesures supplémentaires par les “risques liés à la volatilité du contexte financier”, alors que le Portugal doit, depuis plusieurs semaines, payer des taux d’intérêt record pour pouvoir se financer sur les marchés, convaincus d’un recours imminent à un plan de sauvetage, comme pour la Grèce et l’Irlande.
Le ministre a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son gouvernement à réduire le déficit public à 3% dès 2012 et à 2% en 2013, grâce à une réduction des dépenses de 2,4% du PIB et une hausse des recettes de 1,3% du PIB sur deux ans.
Pour 2012, il a notamment annoncé la création d’une “contribution spéciale” sur les retraites de plus de 1.500 euros, ainsi qu’une nouvelle diminution des aides sociales et des mesures fiscales supplémentaires pour améliorer les recettes.
“Ce qui importe, c’est de convaincre tout le monde que nous allons faire ce que nous avons annoncé”, a déclaré le Premier ministre portugais José Socrates, à son arrivée à Bruxelles où les dirigeants de la zone euro doivent discuter vendredi soir de leur stratégie face à la crise de la dette qui frappe plusieurs pays de la région, et en particulier le Portugal.
Le chef du gouvernement portugais, qui a exclu jusqu’ici toute aide extérieure, a expliqué avoir décidé d'”anticiper”, à l’occasion du sommet, l’annonce de nouvelles mesures “afin qu’il n’y ait pas le moindre doute sur la détermination du gouvernement portugais et du pays à consolider ses finances publiques”.
Le Portugal est depuis plusieurs semaines sous forte pression de ses partenaires européens pour qu’il confirme la réduction de ses déficits publics mais aussi qu’il adopte des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité de son économie fragile.
Outre les mesures de réduction du déficit, le ministre portugais des Finances a présenté vendredi un projet de réforme du marché du travail réduisant le coût du licenciement et révisant les conditions d’attribution des allocations chômage.
Il a également annoncé des mesures pour renforcer le secteur financier. Les banques devront ainsi présenter, avant la fin avril, un plan visant à réduire leurs besoins de financement et à augmenter, si nécessaire, leurs capitaux, qui sera validé par la Banque du Portugal.
A Bruxelles, le commissaire européen chargé des affaires économiques Ollie Rehn a “salué” et “soutenu” les “mesures vastes et concrètes” annoncées par Lisbonne, estimant qu’elles allaient contribuer à “mettre fin aux incertitudes” concernant le Portugal.