écran de la page de soutien au soldat américain Manning le 29 novembre 2010 |
[11/03/2011 17:15:37] WASHINGTON (AFP) Le soldat américain Bradley Manning, inculpé et détenu pour avoir transmis à Wikileaks des milliers de documents secrets américains, a détaillé cette semaine dans une note de 11 pages les mauvais traitements dont il se dit victime.
Ce document que l’AFP a pu consulter a été adressé jeudi aux autorités militaires dans le cadre de la plainte déposée par le soldat détenu sur la base de Quantico, en Virginie (est).
Le plaignant y affirme que les autorités militaires chargées de son cas ont abusé de leur autorité en le classant comme détenu à risque, susceptible d’attenter à son intégrité physique et en demandant des conditions de “sécurité maximale”.
Il a ajouté que son dossier montrait un comportement exemplaire de sa part en détention et que des psychiatres avaient recommandé à plusieurs reprises qu’il ne soit plus placé sous haute surveillance.
“Avec les restrictions actuelles, en plus d’être mis à nu le soir, je suis maintenu à l’isolement”, écrit M. Manning. Selon le document, depuis le 2 mars, le soldat doit remettre aux gardiens la totalité de ses vêtements, y compris son caleçon, ce qui n’était pas le cas auparavant.
“Vingt-trois heures par jour, je suis seul dans ma cellule. Les gardes m’observent toutes les cinq minutes pendant la journée et me demandent si ça va. On me demande de répondre par l’affirmative”, ajoute le soldat.
“La nuit, si les gardes ne peuvent me voir distinctement, à cause d’une couverture que j’ai sur la tête ou si je suis tourné vers le mur, ils me réveillent pour s’assurer que ça va”, précise encore M. Manning.
Il indique également qu’on lui a interdit d’avoir avec lui dans sa cellule des effets personnels, qu’il peut seulement lire un seul livre ou magazine à la fois qu’il doit rendre à la fin de la journée, et qu’il n’est pas autorisé à faire de l’exercice dans sa cellule.
“Si j’essaye de faire des pompes, des abdominaux ou toute autre forme d’exercice, les gardes m’obligent à m’arrêter. Je n’ai droit en fait, qu’à une heure d’exercice par jour en dehors de ma cellule”, explique-t-il en précisant que l’exercice consiste à marcher dans une pièce vide.
Agé de 23 ans, cet ancien analyste de renseignement en Irak est enfermé depuis juillet 2010. Il est soupçonné d’avoir fourni à WikiLeaks, qui les a ensuite rendu publics, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et des milliers de câbles diplomatiques du département d’Etat.
Il risque la prison à vie.