ège de la banque Lehman Brothers en Corée du Sud, à Séoul, le 16 septembre 2008. (Photo : Byun Yeong-Wook) |
[12/03/2011 22:36:33] WASHINGTON (AFP) L’enquête des autorités américaines sur la faillite de la banque Lehman Brothers piétine et pourrait ne déboucher sur aucune inculpation, a rapporté samedi le Wall Street Journal.
Les enquêteurs butent “sur des obstacles décourageants” et leur travail pourrait s’achever “sans qu’aucune poursuite pénale ou civile ne soit lancée contre les anciens dirigeants de la banque”, écrit le quotidien des affaires sur son site internet, citant des sources proches du dossier.
“Depuis quelques mois”, les responsables de la SEC, la commission des opérations de Bourse américaine, “sont de plus en plus sceptiques sur le fait qu’ils arriveront à prouver que Lehman a enfreint la loi en utilisant une manoeuvre comptable” pour faire croire à son désendettement, ajoute l’article.
Les enquêteurs ont concentré leurs travaux sur le “Repo 105”, procédure comptable permettant de faire sortir du bilan d’une entreprise des titres qu’elle détient en portefeuille pour une courte période.
“Problème majeur: cette manoeuvre comptable, bien que sujette à controverses, n’est pas nécessairement illégale”, écrit le Wall Street Journal.
Selon un rapport rendu en 2010 par un expert chargé par la justice américaine d’étudier les causes de l’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008, la banque est parvenue à faire baisser le total de son bilan de 38,6 milliards des dollars au quatrième trimestre 2007, 49,1 milliards au premier trimestre 2008, et 50,39 milliards de dollars au trimestre suivant (le dernier avant sa faillite) en utilisant le “Repo 105”.
Elle passait ainsi dans sa comptabilité des opérations de pension sur titre comme des ventes. Cela permettait de faire disparaître du bilan de la banque des titres qu’elles détenait en portefeuille pendant quelques jours à la fin du trimestre, de façon qu’ils n’apparaissent pas au moment de l’arrêté des comptes.
La baisse du niveau du bilan de la banque faisait baisser mécaniquement son ratio d’endettement, à l’heure où celui-ci inquiétait les marchés, faisant apparaître sa situation meilleure qu’elle n’était en réalité.
Mais ce ratio remontait invariablement quelques jours après le début du nouveau trimestre lorsque Lehman récupérait les titres souvent invendables qu’elle avait confiés en pension à un tiers.