ès de Caen (Photo : Mychele Daniau) |
[11/03/2011 17:36:15] PARIS (AFP) Le monde n’est pas en ordre de marche pour nourrir convenablement 9 milliards d’individus en 2050, un défi “extrêmement complexe”, a souligné vendredi l’agronome Michel Griffon, lors de la présentation des recommandations de l’Académie des Sciences.
“Jusqu’à présent, les instances internationales ont répondu: +engrais, semences et eau+”, ce qui n’est pas suffisant”, a déclaré le directeur général adjoint de l’Agence nationale de la recherche (ANR), grand spécialiste français des questions d’alimentation, lors d’une conférence de presse.
“Avec sept milliards d’individus aujourd’hui, on se retrouve dans une situation peu différente de celle qu’on connaissait quand on était à quatre milliards d’individus”, a-t-il déploré.
A ce titre, le rapport de 300 pages de l’Académie des Sciences intitulé “Démographie, climat et alimentation mondiale” est “très important, car il montre que la question est d’une horrible difficulté à résoudre, extrêmement complexe”, a-t-il relevé.
Le rapport propose une série de recommandations pour “nourrir convenablement” 9 milliards d’individus en 2050.
Il préconise de “contrôler fortement, voire proscrire totalement, la fabrication de biocarburants de première génération à partir de céréales ou d’oléagineux”, de “maintenir impérativement les capacités de production importantes de la profession agricole européenne” mais en les réorientant vers des productions “écologiquement acceptables”, ou encore “d’inciter chacun à réduire sa consommation de produits d’origine animale”.
L’Académie des Sciences propose également une sorte de Giec -groupe d’experts de l’Onu sur le changement climatique-, dont la mission serait d’orienter les politiques sur les questions d’alimentation.
“L’Observatoire prospectif des Situations et marchés alimentaires mondiaux”, une institution indépendante, serait chargé de suivre les “évolutions et en particuliers les signaux faibles, de proposer des scénarios, d’anticiper les dangers et suggérer des voies de solution”.
“Il faut dénoncer les risques de tension, qui vont s’accroître avec le changement climatique, avant que les prix n’explosent”, a jugé M. Griffon.