à Ras Lanouf, le 12 mars 2011 (Photo : Mahmud Turkia) |
[13/03/2011 13:59:40] TRIPOLI (AFP) Le régime libyen, confronté à une violente insurrection, a annoncé dimanche avoir sécurisé ses ports et appelé les sociétés étrangères à renvoyer leurs pétroliers pour charger du pétrole brut, a indiqué la télévision d’Etat.
La Compagnie pétrolière nationale libyenne, citée par la télévision, a annoncé que “les ports pétroliers libyens sont devenus sûrs après qu’il ait été mis fin aux actes de sabotage, et sont désormais opérationnels”.
Par conséquent, la Compagnie “demande à tous les employés de revenir à leur lieu de travail dans toutes les installations pétrolières” et “à toutes les sociétés (étrangères) d’envoyer leurs pétroliers vers ces ports et d’entamer les opérations de déchargement et chargement” de brut.
La production libyenne de pétrole a chuté d’environ 80% depuis le début de la révolte le 15 février contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi, tombant à “200.000 ou 300.000 barils par jour”, a déclaré vendredi Christophe de Margerie, PDG de la compagnie pétrolière française Total.
L’essentiel de la production libyenne est en effet exportée, car il n’y a “pas beaucoup de capacités de raffinage en Libye”, a rappelé M. de Margerie. “Il y a aux alentours de 1,4 million de barils par jour de production en moins” par rapport à la situation d’avant le 15 février.
Le 9 février, Choukri Ghanem, le président de la Compagnie nationale libyenne, avait confirmé une réduction importante de la production, affirmant que son pays produisait actuellement 500.000 barils de pétrole par jour, contre 1,69 million par jour avant le révolte.
La Libye en exporte 1,2 mbj, essentiellement (à 85%) vers l’Europe, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Les prix du brut ont monté en flèche depuis l’insurrection en Libye, pays membre de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), et quatrième exportateur de brut en Afrique.
La semaine dernière, les frappes aériennes ont touché une installation pétrolière près de Ras Lanouf, un important terminal pétrolier à 650 km à l’est de Tripoli, désormais aux mains des forces loyales à M. Kadhafi.
Mais M. Ghanem avait minimisé les dégâts, affirmant que seule une “petite installation de stockage”, qui contenait 200.000 barils de diesel, avait été touchée, sans que cela n’affecte la production.
Le colonel Kadhafi avait accusé la semaine dernière l’Occident de tramer un complot pour “contrôler le pétrole”.
Dans l’Est, seuls deux pétroliers ont embarqué du brut à destination de la Chine ces trois dernières semaines, et la production est très ralentie, selon Fethi Faraj, conseiller auprès de la compagnie pétrolière Agoco (Arabian Gulf Oil Company), l’un des producteurs de brut en territoire libyen.
Le 11 mars, la raffinerie clé de Zawiyah (40 km à l’ouest de Tripoli), qui alimente la capitale Tripoli et ses environs, a repris son activité normale après avoir été obligée de fermer pendant trois jours en raison des combats, a annoncé M. Ghanem.