Iran : une “cyber-armée” de miliciens pour attaquer les sites “ennemis”

photo_1300111553682-1-1.jpg
é en Iran (Photo : ATTA KENARE)

[14/03/2011 14:06:52] TEHERAN (AFP) L’Iran a créé une “cyber-armée” formée d’experts bassidjis (miliciens islamiques) pour “attaquer les sites des ennemis” en réponse à leurs “attaques”, a déclaré le général Ali Fazli, adjoint du chef du bassidi, cité lundi par le quotidien gouvernemental Iran.

“Tout comme nous sommes la cible d’attaques de nos ennemis sur la toile, la cyber-armée iranienne formée d’experts, notamment des professeurs bassidjis, des étudiants bassidjis, des religieux bassidjis (…) attaque les sites des ennemis”, a déclaré le général Fazli.

La milice islamique du Bassidj compte plusieurs centaines de milliers de membres actifs et des millions de volontaires, selon les autorités. Elle dépend du corps des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite et idéologique du régime.

Le général Fazli n’a donné aucun détail sur le type “d’attaques” menées contre des sites étrangers, sur la nature de ces sites. Des sites ultra-conservateurs iraniens ont fait état ces dernières semaines d’attaques informatiques iraniennes visant notamment les sites de la Voix de l’Amérique en persan, contre la radio néerlandaise en persan RadioZamaneh, ou contre Twitter.

Des attaques informatiques sont régulièrement menées contres des sites officiels iraniens.

Il y a quelques jours, Saïd Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, avait affirmé que les “ennemis de l’Iran” avaient financé la création de “874 sites internet” pour déstabiliser le pouvoir iranien à la faveur des manifestations ayant suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

L’Iran avait déjà annoncé fin janvier le lancement d’une unité policière de lutte contre la “cybercriminalité” destinées notamment à combattre les sites internet et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc) utilisés par les groupes d’opposition et dissidents.

Le pouvoir iranien bloque également la plupart des sites internet d’information basés à l’étranger, notamment ceux de l’opposition et des médias occidentaux.

Ces derniers sont régulièrement dénoncés par les dirigeants iraniens comme participant à un “complot” des Etats-Unis, d’Israël et des Européens, Grande-Bretagne en tête, contre la République islamique.