Les Bourses fléchissent, inquiète des conséquences du séisme au Japon

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La Bourse de Tokyo, le 10 mars 2011 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[14/03/2011 17:57:30] PARIS (AFP) Les Bourses mondiales ont fléchi lundi, inquiètes des conséquences de la catastrophe naturelle qui a frappé le Japon, tant pour la troisième économie de la planète, que pour la croissance mondiale, déjà fragilisée par les tensions au Moyen Orient.

En Europe, les principales Bourses ont terminé en baisse lundi, Paris reculant de 1,29%, Francfort de 1,58%, Londres de 0,89% et l’Eurostoxx 50 de 1,03%. Wall Street était également en baisse à mi-séance de près de 1% autant pour le Dow Jones que pour le Nasdaq.

En Asie dans la matinée, hormis une chute de 6% du Nikkei à Tokyo, les autres places avaient relativement bien résisté : Shanghai a fini en hausse de 0,13%, Hong Kong de 0,41% et Séoul de 0,80%. En revanche, Sydney a clôturé sur un recul de 0,40%, Taipei a perdu 0,56%, Manille 0,14% et Wellington 0,64%.

La banque centrale du Japon a tenté d’apaiser les tensions sur les marchés financiers en injectant massivement des fonds, alors que le yen a atteint dans la matinée un plus haut en quatre mois.

De graves dysfonctionnements dans des centrales nucléaires de la région ravagée, qui réduisent aussi l’offre d’électricité, avivent les craintes sur les répercussions de ce désastre sur l’ensemble des entreprises et l’économie japonaise.

L’action de la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite les centrales nucléaires en difficulté, a perdu 23,57%.

Dans son sillage, les groupes énergétiques européens piquaient du nez: Areva perdait près de 10%, EDF 5,28% à 28,96 euros, et en Allemagne, EON cédait 5,26% et RWE 4,7%.

Autres secteurs en difficulté: le luxe, dont les Japonais sont friands, et les assurances dont la facture est en train de s’alourdir fortement. Les assureurs et réassureurs japonais ainsi que leurs grands concurrents étrangers (Swiss Ré, Munich Ré, Scor…) vont subir de “lourdes pertes” consécutives au séisme et au tsunami, ce qui pèsera sur leurs notes, selon une étude publiée lundi par l’agence de notation Moody’s.

Le gouvernement japonais a jugé que ce sinistre aurait un impact “considérable” sur l’économie nationale et des fonds colossaux seront nécessaires pour financer la reconstruction des zones éprouvées.

Le coût de la catastrophe pourrait s’élever pour les assurances à 34,6 milliards de dollars, selon une estimation initiale publiée dimanche par AIR Worldwide, spécialiste de l’évaluation du risque.

De nombreuses entreprises ont été fermées lundi au Japon, notamment les constructeurs automobiles dont les actions ont plongé en Bourse: Nissan et Toyota ont perdu 9,52% et 7,92% respectivement. Honda a cédé 6,49%.

“Le marché se focalise maintenant sur le risque de ralentissement économique au niveau mondial: baisse de l?activité en Chine en février, hausse des taux d?intérêts à venir aux Etats-Unis s’il y a absence de nouvelle injection de liquidités, tremblement de terre au Japon qui devrait ralentir la production industrielle du Japon, hausse du prix du pétrole depuis début 2011”, souligne ainsi Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.

Au Japon, alors que le yen est brusquement monté avant de retomber, la banque centrale (BoJ) a pris une série de mesures exceptionnelles pour tenter d’apaiser les tensions.

La BoJ a effectué lundi des injections massives de fonds dans le système interbancaire, pour un montant de 15.000 milliards de yens (130 milliards d’euros), inédit en une journée.

Le yen est brusquement monté en Asie, les opérateurs s’attendant à ce que les Japonais rapatrient des fonds en masse pour financer la reconstruction après le séisme, puis est retombé après cette injection massive de fonds par la BoJ.

Vers 17H00 GMT, le dollar cotait 81,86 yens contre 81,91 yens vendredi à 22H00 GMT à New York. L’euro valait 114,28 yen, contre 113,89 yen vendredi en fin de journée sur la place financière américaine.