à Washington (Photo : Saul Loeb) |
[14/03/2011 22:12:45] WASHINGTON (AFP) Arianespace s’attend à un maintien du marché des lancements de satellites géostationnaires dans les années à venir, le numéro un mondial prévoyant de préserver ses parts de marché à plus de 50%, a affirmé lundi son PDG Jean-Yves Le Gall.
“Une vingtaine de satellites sont lancés chaque année et sur cette vingtaine, Arianespace en lance 10 ou 12. Je crois que cela traduit assez bien ce qu’est la situation”, a déclaré M. Le Gall à l’AFP à Washington, où se tient l’édition 2011 du salon international “Satellite”.
Reconnaissant avoir une “approche extrêmement conservatrice sur l’état du marché”, le patron d’Arianespace prévoit “un maintien de la part du marché et un maintien du marché, même si la demande en télécommunications augmente car la performance des satellites augmente aussi”.
Pour 2011, “au moins six” lancements de la fusée Ariane 5 sont prévus. Après celui de l’ATV, le cargo automatique européen destiné à la station spatiale internationale, le prochain tir doit avoir lieu le 30 mars et placer en orbite géostationnaire deux satellites de télécommunications, l’Emirati Yahsat 1 et le Sud-africain Intelsat New Dawn.
“Nous avons fait le choix d’aller trouver notre relais de croissance en dehors du marché de l’orbite géostationnaire” en ciblant “le marché des orbites basse et moyenne que nous attaquons avec Soyouz et Vega”, a expliqué M. Le Gall.
Le premier tir du lanceur russe Soyouz depuis Kourou, fruit d’un accord franco-russe signé en 2003, aura lieu en “août-septembre”. Soyouz emportera les deux premiers satellites de la constellation du système de navigation européen Galileo.
Le premier tir de la petite fusée Vega, capable de placer 1,5 tonne en orbite basse, devrait pour sa part se tenir “vers la fin du second semestre”, selon M. Le Gall.
Le carnet de commandes d’Arianespace prévoit le lancement de 30 satellites vers l’orbite géostationnaire et celui de 5 ATV par Ariane 5, soit un plan de charge de “3-4 ans d’activité”, ainsi que 18 lancements de Soyouz.
Il s’élève à 4,2 milliards d’euros (2,3 milliards pour les 30 satellites, 800 millions pour les ATV et 1,1 milliard pour Souyoz).
L’annonce par Astrium, constructeur d’Ariane 5 et actionnaire d’Arianespace, d’une alliance avec l’Américain Alliant Techsystems, ne semble pas émouvoir le patron d’Arianespace.
La filiale du groupe européen EADS spécialisée dans les technologies spatiales et Alliant Techsystems projettent de construire un lanceur lourd baptisé “Liberty” (Liberté) qui ferait appel aux technologies mises au point par les deux partenaires.
“Entre l’état de développement aujourd’hui d’Ariane 5 avec le succès que nous avons et l’état de développement du lanceur Liberty, il y a près d’une vingtaine d’années qui nous séparent”, a-t-il relativisé, “on verra bien si ce projet dépasse le stade du Powerpoint”.
Sur le plan financier, le résultat 2010 dépendra de l’issue des discussions sur la subvention de 120 millions d’euros réclamée par Arianespace par les Etats-membres de l’Agence spatiale européenne, selon M. Le Gall, qui a “bon espoir” que ce financement soit mis en place.
De son côté, Arianespace compte réduire ses coûts de “20 à 30%” dans les années à venir. “L’idée est d’avoir une augmentation de 20 à 30% du chiffre d’affaires et de travailler à peu près à effectifs constants, ce qui de facto conduit à une réduction de 20 à 30% des coûts”, a-t-il expliqué.