à la sortie de la Haute Cour du Bangladesh, le 7 mars 2011 à Dhaka (Photo : Munir Uz Zaman) |
[15/03/2011 07:35:24] DACCA (AFP) La cour suprême du Bangladesh a ajourné mardi un appel du pionnier de la microfinance, Muhammad Yunus, qui conteste son renvoi de la Grameen Bank, l’établissement spécialisé dans le micro-crédit qu’il a créé et qui lui a valu le prix Nobel de la Paix.
La plus haute juridiction du pays se réunira de nouveau dans deux semaines, a indiqué un des avocats de M. Yunus, Kamal Hossain.
Il a été limogé le 2 mars par la banque centrale de son pays qui lui a reproché d’avoir omis d’obtenir une autorisation en bonne et due forme lors de sa reconduction en 1999 à la direction générale de la Grameen Bank.
La semaine dernière, un premier recours devant la Haute Cour du Bangladesh avait échoué, cette juridiction ayant estimé dans sa décision que M. Yunus était resté à son poste “sans base légale”. “En conséquence, sa requête (contre son renvoi) a été rejeté”, avait indiqué l’un des juges.
Les avocats du pape de la micro-finance ont affirmé que son limogeage pourrait entraîné la chute de la Grameen Bank, qu’il avait créé en 1983 et qui fourni aujourd’hui des prêts à 8 millions de personnes, en majorité des femmes vivant dans des régions rurales.
“La Grameen Bank court le risque d’être anéantie (…) Cette situation a créé de l’incertitude pour la banque, qui est une institution spéciale et nous ne voulons pas d’incertitude”, a déclaré Kamal Hossain, l’un de ses conseils.
Selon ses partisans, M. Yunus, qui est brouillé depuis des années avec la Premier ministre Sheikh Hasina, est victime d’une campagne de diffamation.
Ses ennuis ont commencé en 2007 lorsqu’il a émis l’idée de créer son propre parti politique, dénonçant une classe dirigeante intéressée par “l’argent et le pouvoir”. M. Yunus y avait renoncé au bout de quelques mois.
M. Yunus, âgé de 70 ans, était présent lors de l’audience à la cour suprême mais il a décliné tout commentaire.