En 1990, la première guerre du Golfe battait son plein. Les Tunisiens étaient descendus dans la rue pour soutenir l’Irak et nombre de manifestations avaient été organisées.
Les touristes européens, pour leur part, désertaient les destinations arabes par peur de représailles. La Tunisie, n’y avait pas échappé. Les opérateurs touristiques commençaient à craindre une année blanche. Rien de tout cela n’arriva, les responsables de l’époque ont pris leurs bâtons de pèlerin et se sont déplacés dans les marchés émetteurs, rassurant les uns, réconfortant les autres, et allant jusqu’à démarcher eux-mêmes les grands TO.
Nous avions alors assisté à des opérations promotionnelles remarquables et à l’invitation en grand nombre des décideurs au niveau du marché touristique international.
Les décideurs de l’époque n’avaient même pas d’arguments. Arguments comme ceux que l’on peut aujourd’hui avancer pour convaincre. La Tunisie, un pays en marche vers une démocratie, un pays qui a semé le vent de la liberté dans une région dans laquelle soufflaient uniquement ceux de la répression.
En 1991, l’année touristique fut sauvée, il fallait y croire, ils y avaient cru et ont fini par convaincre ceux qui en doutaient.
Près de 11 années plus tard, ce fut l’attentat de Djerba et de nouveau la Tunisie touristique commençait à douter du succès de la saison et de sa capacité à s’en sortir, une fois de plus, la saison fut sauvée.
Pourquoi? Parce que peut-être, on y croyait, on le voulait tellement fort que l’on a transmis cet optimise aux autres…, à nos partenaires.
Maintenant qu’un ministre du Tourisme, désigné en temps de crise et parfaitement conscient de la délicatesse de la conjoncture, clame haut et fort, et à une agence de presse internationale en l’occurrence l’AFP, que l”’année touristique sera catastrophique” et “la pire de toute l’histoire du pays”, c’est en fait la pire des déclarations qu’un ministre puisse faire.
Si vous vous montrez aussi affirmatif dans vos pronostics, Monsieur Houas dites-nous alors en quoi consistera votre travail pour les cinq mois à venir?
Votre opinion est déjà faite, la nôtre aussi, Monsieur, il ne suffit pas d’être Tunisien, il faut croire en la Tunisie et en sa capacité à gagner même lorsque partout on n’y croit pas.
Vous ne ferez certainement pas un bon coach, Monsieur, si vos équipes partent perdantes avant même d’avoir joué la première mi-temps.