Fukushima : “Nous sommes dans l’urgence absolue”, selon Lauvergeon

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ère nucléaire à Paris, le 16 mars 2011 (Photo : Jacques Demarthon)

[16/03/2011 18:17:10] PARIS (AFP) “Nous sommes dans l’urgence absolue” à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, a prévenu mercredi Anne Lauvergeon, présidente du groupe nucléaire français Areva, en indiquant qu’il fallait “trouver tous les moyens” pour refroidir la centrale.

“Nous sommes dans une catastrophe (…), les combustibles ne sont plus refroidis (…), la situation devient extrêmement difficile”, a déclaré Mme Lauvergeon au cours d’une audition parlementaire sur la catastrophe nucléaire en cours au Japon.

“Nous sommes dans l’urgence absolue”, a-t-elle ajouté, affirmant qu’il fallait “essayer de trouver tous les moyens pour amener de l’eau pour refroidir les centrales et les piscines” de combustible nucléaire usé.

“Les hélicoptères ne paraissent pas la bonne solution”, a-t-elle remarqué, alors que la forte radioactivité au-dessus de la centrale de Fukushima a empêché mercredi un hélicoptère d’approcher du réacteur 4 pour y déverser de l’eau.

“Aujourd’hui, il faut environ 100 m3 d’eau par heure pour l’ensemble du site. C’est tout à fait à la mesure de moyens d’urgence”, a-t-elle affirmé en citant l’utilisation de “camions d’incendie” ou de “bateaux-pompes”.

Evoquant l’hypotèse d’utiliser des Canadair français, la patronne d’Areva a souligné qu'”il faudrait 96 heures pour leur faire rejoindre la zone”, ce qui excluait de facto cette hypothèse.

“Ce que nous venons d’apprendre, c’est qu’il y avait un certain nombre de camions de pompiers qui arrivaient des Etats-Unis”, a indiqué Mme Lauvergeon.

“La situation nécessite aujourd’hui une action urgente”, a-t-elle affirmé. “C’est notre urgence internationale collective”, a-t-elle ajouté.

Lundi, la présidente d’Areva avait estimé que le Japon était confronté à “une catastrophe naturelle très importante” mais “pas une catastrophe nucléaire”.

A la sortie de l’audition parlementaire, Mme Lauvergeon a par ailleurs affirmé que “s’il y avait eu des EPR à Fukushima, il n’y aurait pas eu de fuites dans l’environnement”.

Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR a été développé par Areva dans le cadre d’une coopération franco-allemande. Quatre exemplaires sont actuellement en construction dans le monde: un en France, un en Finlande et deux en Chine.