Un 4e cadre, l'”homme oublié”, assigne Renault en référé pour réparation

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é en 2009 le 17 mars 2011 à Nanterre (Photo : Pierre Verdy)

[17/03/2011 13:36:11] NANTERRE (AFP) “Je suis l’homme oublié”: Philippe Clogenson, ex-cadre de Renault licencié en 2009 après des accusations anonymes, demande “réparation” au constructeur, assigné jeudi en référé à Nanterre.

L’ex-cadre a assigné Renault devant le tribunal de grande instance de Nanterre, pour obtenir copie des documents ayant fondé les accusations du constructeur automobile, qui ne sont pas liées à celles en janvier d’espionnage contre trois cadres depuis innocentés.

M. Clogenson a été licencié en décembre 2009 par Renault qui l’accusait dans un premier temps d’avoir touché via des sociétés écran, de l’argent de la part de prestataires de Renault.

Ex-directeur du marketing clients, il a finalement été licencié pour insuffisance professionnelle il y a quinze mois.

“J’ai été le premier, je suis l’homme oublié”, a déclaré Philippe Clogenson, qui réclame des excuses publiques du constructeur et la réparation des dommages subis, comme ses trois collègues limogés en janvier.

Le Pdg de Renault Carlos Ghosn a reconnu lundi que l’affaire d’espionnage qui secouait le groupe depuis janvier était probablement montée de toutes pièces et a innocenté les trois cadres accusés “à tort” en leur promettant “réparation”.

Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a estimé lundi que le cas de M. Clogenson avait permis de faire avancer l’enquête sur les trois autres cadres, les investigations ayant permis de prouver qu’aucun compte n’existait à Grenoble au nom de sa femme, contrairement aux accusations.

“A la lumière de ce que nous connaissons aujourd’hui, c’est un dossier prémonitoire qui aurait dû alerter Renault de l’escroquerie dont elle se dit aujourd’hui victime”, a plaidé le conseil de M. Clogenson, Me Eric Moutet.

L’avocat de Renault, Me Jean Reinhart, a distingué dans sa plaidoirie le cas de l’ex directeur du marketing clients de celui des trois autres cadres, précisant que “pas un jour Renault n’a prononcé le nom de Clogenson en public” et que le licenciement de ce dernier avait fait l’objet d’une transaction.

“Dans cette affaire qui est à l’évidence dramatique, M. Clogenson est la victime indirecte de toute cette révélation”, a-t-il dit à l’issue de l’audience, précisant que Renault était ouvert au “dialogue”.

La décision sera rendue lundi à 14h30.