La quinzaine de représentants du secteur privé ayant pris part à la 5ème Door Knock Mission aux Etats-Unis se sont employés à convaincre le Congrès et l’exécutif, ainsi que le secteur privé américains de la nécessité d’aider la Tunisie à réussir sa révolution.
A la différence des quatre précédentes, la 5ème édition de la «Door Knock Mission» (Mission Frappe à la porte), menée par la Tunisian American Chamber of Commerce (TACC) et visant à mieux faire connaître la Tunisie aux Américains d’une façon générale et aux décideurs en particulier, s’est produite à un moment historique dans la vie des Tunisiens: la révolution qui a mis fin à 23 ans de règne de Ben Ali.
Aussi la mission de la TACC –forte d’une quinzaine de représentants du secteur privé-s’est-elle attachée, durant sa tournée américaine, menée durant la deuxième semaine de mars- à convaincre les Américains à «apporter le soutien nécessaire pour que la Tunisie devienne un modèle de démocratie», explique Nazeh Ben Ammar, président de la TACC.
A cet effet, la TACC a soumis une liste de neuf requêtes (soutien américain à l’annulation de la dette de la Tunisie, réduction des droits de douane pendant au moins une dizaine d’années pour les produits manufacturés et semi-manufacturés à l’entrée du marché américain, aide à récupérer les biens du président déchu et de ses familles, inclusion de la Tunisie dans le programme Millenium Challenge Account, mise en place de financements en faveur des petites et moyennes entreprises, reprise du programme d’échanges universitaires, incitations en faveur des entreprises américaines pour investir en Tunisie, création d’un conseil d’affaires tuniso-américain, et soutien pour une transition politique sans heurts) pour lesquelles Nazeh Ben Ammar assure avoir trouvé un écho favorable chez ls interlocuteurs américains.
“Aucun des congressmen que nous avons rencontrés n’a été insensible à notre requête. Certains d’entre eux discutent déjà avec l’administration Obama pour la concrétisation de nos demandes. Alors qu’elle en avait disparu depuis longtemps, la Tunisie figure aujourd’hui sur le radar américain”, assure le président de la TACC.
Sur la question de la dette, Abdelmajid Bouabdallah affirme que le gouvernement américain est favorable de l’annulation. Ce patron d’un cabinet de conseil précise que la dette souveraine de la Tunisie s’élève à 20 milliards de dollars –produisant des intérêts s’élèvant à 5 milliards de dollars.
Rappelant que la part des USA dans cette dette n’est que de 2,3%, Noomane Fehri, président de la section britannique de l’ATUGE, que la TACC a appelé à l’annulation de la dette tunisienne parce qu’elle y voit un moyen pour les USA d’aider la Tunisie «sans faire payer le contribuable américain».
Durant la 5ème «Door Knock Mission», la TACC a également développé une campagne promotionnelle en direction du secteur privé américain –en collaboration, notamment, avec la National US Arab Chamber of Commerce (NUSAC)- pour le convaincre de venir investir en Tunisie «tout de suite et non pas plus tard», note Mondher Khanfir, directeur exécutif de la TACC.
Avec, à l’appui, des exemples de projets et d’opportunités. M. Bouaballah a sorti de ses dossiers «deux méga projets et un forum dans le secteur touristique».
Noomane Fehri entrevoit quant à lui une opportunité pour les USA dans le secteur des infrastructures en Afrique dont les bureaux d’études tunisiens se taillent une bonne part (20%), contre moins de 1% pour les Américains.