L’arrivée de Lactalis relance les grandes manoeuvres autour de Parmalat

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é de Rome (Photo : Andreas Solaro)

[18/03/2011 13:25:57] MILAN, Italie (AFP) L’entrée au capital de Parmalat du français Lactalis, qui est devenu son premier actionnaire, a relancé les grandes manoeuvres autour du groupe italien alors que trois fonds étrangers se sont déjà alliés et que Rome appelle à défendre l'”italianité” du groupe.

Jeudi soir, à la veille de la date limite pour déposer les listes de candidats pour le renouvellement du conseil d’administration de Parmalat, l’annonce de Lactalis a pris tout le monde de court.

Le français a révélé détenir 11,42% de Parmalat et envisager de poursuivre sa montée au capital du groupe, dont il veut devenir un “actionnaire industriel de référence”, tout en précisant qu’il ne comptait pas dépasser le seuil de 30%, ce qui l’obligerait à lancer une OPA.

Lactalis entend “contribuer à l’expansion de Parmalat”, dont les produits et la présence géographique sont complémentaires avec les siens, une expansion qui pourrait s’appuyer sur la forte présence internationale du français et passer par des “acquisitions stratégiques”, a-t-il indiqué.

Le groupe de la famille Besnier, qui s’était déjà dit intéressé par Parmalat en 2005 et qui est très présent en Italie avec Galbani, présentera sa liste pour le conseil de Parmalat mais ne souhaitait pas vendredi révéler sa composition.

A la Bourse de Milan, les grandes manoeuvres autour de Parmalat entraînaient un bond du titre de 3,52% à 2,588 euros vers 12H50 GMT, dans un marché en hausse de 1,11%.

Les discussions promettent donc d’être serrées d’ici l’assemblée générale de Parmalat, qui doit se tenir le 12 ou le 14 avril.

Le capital du groupe est en effet très éclaté depuis son retour en Bourse en 2005 après son krach de 2003 et Lactalis devra tenter de trouver des points de convergence avec d’autres actionnaires.

Mécontents de la gestion du groupe, les fonds norvégien Skagen, canadien Mackenzie et suédois Zenit, qui détiennent ensemble 15,3% du capital, se sont alliés de leur côté en janvier.

Leur volonté est de débarquer le patron Enrico Bondi, aux commandes depuis le krach de 2003, et de faire de Parmalat l’un des leaders mondiaux du secteur notamment à coup d’acquisitions.

Le gouvernement italien est également entré dans la partie au nom de la défense de l'”italianité” de Parmalat alors que les manoeuvres des groupes français, qui se sont multipliées récemment dans la Péninsule, ne sont pas toujours vues d’un bon oeil.

LVMH vient de prendre le contrôle du joaillier Bulgari, EDF discute avec les actionnaires italiens d’Edison pour parvenir à un accord sur le contrôle du groupe et Groupama devait prendre une part de la holding Premafin avant que les discussions ne s’achèvent cette semaine.

“Je suis très favorable” à une alliance d’investisseurs italiens au sein du capital de Parmalat, a indiqué le ministre du Développement Economique Paolo Romani.

Le pivot de cette alliance pourrait être la banque Intesa Sanpaolo qui détient 2,4% et a présenté une liste menée par M. Bondi, qui est une “contribution à trouver une solution, un projet industriel de long terme qui soit dans l’intérêt des actionnaires mais aussi du pays”, selon son patron, Corrado Passera.

Le groupe agroalimentaire Granarolo s’est dit prêt à participer à une alliance italienne.

Massimo Rossi, candidat des fonds pour le poste de directeur général, a appelé Intesa et les actionnaires souhaitant défendre l'”italianité” à s’unir aux fonds pour barrer la route à Lactalis, selon des déclarations rapportées par l’agence Ansa. Selon lui, Lactalis veut faire de Parmalat une de ses “filiales” et “pas comme je le voudrais, un des plus grands groupes du secteur au niveau mondial”.