à Athènes le 15 octobre 2010 (Photo : Aris Messinis) |
[19/03/2011 15:39:13] ATHENES (AFP) Après la morosité des deux dernières années, les professionnels du tourisme en Grèce espèrent rebondir en 2011 misant sur la reprise de l’économie mondiale et les destinations de substitution après les mouvements de révolte au Maghreb.
Même si le pays, qui continue de faire face à une austérité impopulaire, ne va pas nécessairement bénéficier des milliers de touristes qui évitent actuellement l’Egypte et la Tunisie, il restera un excédent, qui pourra favoriser le tourisme grec.
“L’Espagne va être la première bénéficiaire, suivie par la Turquie, mais nous allons également en profiter car les réservations en Turquie ont déjà atteint environ 85% et elles seront à 100% d’ici à deux mois”, a indiqué à l’AFP Yannis Papadakis, vice-président de l’Union des tour-opérateurs en Grèce (Hatta).
Les premières données des principaux clients, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et la Russie, sont plutôt encourageantes tandis que les destinations familiales s’éloignent de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient après les violences récentes dans la zone.
“Les réservations en provenance d’Allemagne sont en hausse de 8%, du Royaume-Uni de 12% et de Russie de 20%, celles de la France de 10%”, relève Andréas Andréadis, à la tête de la Confédération panhellénique des hôteliers (Pox).
ènes le 12 janvier 2011 (Photo : Aris Messinis) |
“La hausse des réservations était déjà apparente depuis janvier, même avant les évènements en Afrique du Nord”, souligne-t-il.
Pour lui, “ce rebond est normal”: La Grèce a fait les gros titres de la presse mondiale l’an dernier, mais “ce n’est plus le cas actuellement”, dit-il.
Selon les chiffres officiels, le nombre des arrivées en Grèce au cours de neuf premiers mois de 2010 a augmenté de 1,5% malgré la crise économique et quelques manifestations violentes à Athènes et Salonique (nord).
En mai, trois personnes ont été tuées lors de l’incendie d’une banque à Athènes après une attaque au cocktail Molotov en marge d’une manifestation. “Les conséquences ont été désastreuses pour le tourisme et les réservations gelées pendant tout le mois”.
Cependant, ce professionnel juge qu’il est un peu tôt pour faire des prévisions pour la saison. “Les deux prochains mois sont cruciaux”, dit-il.
Les syndicats du pays ont déjà observé en février une grève générale, la première de l’année, pour protester contre la réduction des salaires et des retraites prévues dans le plan d’austérité du pays.
L’an dernier, sept grèves générales ont provoqué des perturbation du trafic aérien et portuaire, ainsi que la fermeture de l’Acropole d’Athènes, le site le plus visité du pays.
Devant la menace d’une chute importante des visiteurs, les habitants de l’île très touristique de Rhodes (sud-est) ont même fini par prendre la situation en main en interdisant la grève des marins sur leur île, alors que des délégations accueillaient les passagers des bateaux de croisière avec des bouquets de fleurs.
Mais cette initiative n’a pas suffi pour éviter le recul du tourisme dans l’île.
Selon la Banque de Grèce, au total, les recettes touristiques ont chuté de 7,3%, à 9,45 milliards d’euros au cours de neuf premiers mois de 2010.
Afin de renforcer le secteur, qui pèse pour 18% du PIB, le gouvernement a de nouveau décidé cette année de lever les taxes dans les aéroports du pays, à l’exception de celui d’Athènes, à partir du 1er avril et jusqu’à la fin de l’année.
En 2009, les hôteliers grecs ont vu leurs revenus chuter de 13% et en 2010 de 7%.