ées de Ctrip.com à Shanghaï le 9 mars 2011 (Photo : Andrew Ross) |
[21/03/2011 13:03:14] SHANGHAI (AFP) Un bourdonnement continu de voix, dans l’effervescence des coups de téléphone, témoigne d’une activité de ruche au siège à Shanghai de Ctrip.com, devenu le premier centre de réservation de voyages d’Asie.
Chaque jour des milliers et des milliers de clients, principalement chinois, organisent grâce à Ctrip leurs vacances, des vols jusqu’aux hôtels en passant par les visites organisées. En se développant et en s’enrichissant, la vaste classe moyenne chinoise est devenue un marché juteux pour le tourisme.
“On reçoit des appels de partout, de gens qui se rendent partout. Si on prête l’oreille, on reconnaît des accents de toutes origines, (des provinces) du Hunan (centre) à celle du Heilongjiang (nord-est) et jusqu’à l’Inde”, explique Coley Dale, un responsable commercial de la société.
La Chine a enregistré en 2009 plus de 1,9 milliard de voyages touristiques à l’intérieur du pays. Il y en avait eu 280 millions en 2000, ce qui illustre la progression phénoménale du marché.
Avec le plus grand nombre d’internautes au monde (457 millions), les transactions en ligne ont également effectué un bond énorme, notamment sur Ctrip.com, le premier site de tourisme de Chine.
En mars 2002, la société a pour la première fois franchi le palier de 100.000 nuitées d’hôtel réservées, en Chine et à l’étranger. Le cap de 100.000 billets d’avion vendus par mois a été atteint moins de deux ans plus tard. L’envolée s’est poursuivie.
En 2010, Ctrip tourne avec une moyenne de 1,7 million de nuits d’hôtel et 2,5 millions de billets d’avion par mois. Son profit net pour l’année s’est élevé à 1 milliard de yuans (110 millions d’euros), en hausse de 59% sur un an.
Environ 40% des réservations enregistrées par Ctrip sont réalisées sur le Net, un nombre constamment en hausse, même si des problèmes de fraudes au niveau des transactions de paiement en Chine ont pu inquiéter des consommateurs et les faire choisir de privilégier l’appel téléphonique.
Dans tous les cas, l’avenir s’annonce tout aussi rose. Dans son plan quinquennal 2011-2015, la Chine prévoit une croissance annuelle de 10% des revenus du tourisme.
“Une telle hausse est garante d’un eldorado pour l’industrie des voyages”, a estimé le mois dernier James Liang, le président de Ctrip.
à Shanghaï le 9 mars 2011 (Photo : Andrew Ross) |
L’industrie du tourisme en Chine espère en particulier des retombées positives de l’ouverture prévue ces prochaines années d’un Disneyland Shanghai, premier parc à thème en Chine continentale.
Ctrip est désormais cotée au Nasdaq, marché d’actions à dominante technologique, tout comme son concurrent Expedia, également spécialisé dans la recherche d’offres touristiques à bon prix.
Expedia, qui a lancé son propre site en Chine, eLong.com, compte bien rivaliser avec Ctrip, la Chine étant le “point d’ancrage” du développement asiatique de l’entreprise, a annoncé Dara Khosrowshahi, un de ses responsables.
Ctrip compte aujourd’hui 7.000 employés à son centre d’appels de Shanghai et, en raison de son expansion, est en cours de déménagement vers un site au nord de la ville, présenté comme le plus grand centre d’appels de tourisme du monde.
La vaste marge de progression future est confirmée par les experts. Selon Morgan Stanley, Ctrip a pris aujourd’hui 9 à 10% des parts de marché des vols en Chine, ayant multiplié par deux cette présence ces trois dernières années.
Moins de 8% des internautes en Chine ayant déjà utilisé des agences de tourisme en ligne, les perspectives sont grandes, a ajouté Morgan Stanley.