Tunisie : Un regain de confiance dans l’industrie aéronautique

Le climat d’incertitude qui sévit depuis plusieurs semaines n’a épargné aucun
secteur d’activités en Tunisie. Dans cette période, certes courte, environ 2
mois, les événements se sont précipités engendrant des inquiétudes, lesquelles
ont laissé maintenant la place à l’espoir.

Le climat d’affaires, qui a été longtemps considéré comme un atout majeur
d’attraction des IDE, fut affecté par l’insécurité et l’instabilité économique.
Pour les industriels de l’aéronautique, une branche d’activités nouvellement
installée en Tunisie, les craintes étaient semblables aux autres secteurs. Mais
du côté tunisien, il s’agissait d’une crainte quant à la perte d’une manne
d’investissement à fort potentiel. Surtout que les ambitions tablaient plus haut
pour faire de la Tunisie une plateforme de l’industrie aéronautique en
Méditerranée. Et les concurrents ne manquent pas dans ce domaine. Une réunion a
même été organisée, début février, entre le ministre de l’Industrie et de la
Technologie et les membres du Groupement des Industries Tunisiennes
Aéronautiques et Spatiales (GITAS) pour traiter de la situation du secteur.

Des recrutements en vue…

Sur le terrain, les perturbations qui ont été constatées dans les entreprises
installées en Tunisie, étaient surtout liées à l’insécurité. L’interruption des
activités n’a duré qu’un jour et demi pour la plupart des entreprises. Les
contraintes étaient du côté de l’insécurité du personnel au niveau du transport
avant la levée du couvre-feu. Il y a eu également des blocages portuaires au
niveau du port de Radès qui ont été résolus par la suite. Ceci étant, un retard
de livraison a été enregistré comme pour tous les autres secteurs. «Après la
reprise des opérations portuaires, il y a eu du retard cumulé mais qui,
heureusement, a été rattrapé les semaines d’après. Actuellement, toutes les
entreprises ont repris à un rythme de travail normal. Je peux même dire qu’il
s’agit d’une bonne reprise», nous affirme Wassim Srarfi, secrétaire général du
GITAS.

Ceci s’est illustré également par l’annonce de la création de nouveaux postes
d’emploi. Une vingtaine d’entreprises, qui ont répondu au sondage effectué par
la Chambre tuniso-française de commerce et de l’industrie, ont effectivement
affirmé leur volonté de recruter plus de 1.000 personnes durant l’année 2011. A
rappeler que les membres de la GITAS, au nombre de 31, emploient à eux seuls
2.500 personnes. «Ces nouveaux recrutements concerneront surtout des postes
d’opérateurs techniciens. Le chiffre annoncé par le sondage, soit 1.230, est
approximatif puisqu’il ne concerne qu’une vingtaine d’entreprises. Les
entreprises pourraient recruter même plus», estime M. Srarfi.

Maintien de l’activité…

Mais bien que le rythme soit revenu à la normale. La vigilance est de mise. Pour
ces entreprises qui ont mobilisé des investissements colossaux, on temporise sur
l’avenir. L’instabilité économique et surtout politique impacte évidemment toute
intention d’investissement futur. Des projets d’implantation déjà programmés
sont actuellement à arrêt, vu les circonstances actuelles. «Mais dès que le
moment sera opportun, il y aura un retour rapide des investissements. Ce qui est
important c’est qu’aucune entreprise n’a envisagé de quitter la Tunisie. Toutes
les activités ont été maintenues», rassure le secrétaire général du GITAS.

Il est connu que l’industrie aéronautique est un maillon fort de la supply chain
international. Le regain de confiance des investisseurs présents en Tunisie est
un élément rassurant quant à l’avenir de cette branche dans notre pays et
requiert aussi un travail sur le rétablissement des rapports de confiance à
l’international. Pour appuyer cette orientation, le GITAS participera au salon
de l’aéronautique de Bourget, du 20 au 26 juin 2011. Cette participation sera
organisée dans le cadre d’un pavillon Tunisie qui rassemblera conjointement la
FIPA, l’APII, le
CEPEX et la GITAS. Ce rendez-vous majeur de l’aéronautique a
rassemblé dans sa précédente édition 2.000 exposants et a accueilli 140.000
visiteurs professionnels. Une opportunité pour les industriels de montrer le
potentiel de la Tunisie en la matière.

Le moment est d’autant plus propice pour montrer les atouts de notre pays en
matière d’incitations à l’investissement et surtout de qualification des
compétences. Un site «Best Cost» auquel s’ajoute la transition démocratique qui
aura l’avantage d’en faire une nouvelle Tunisie.