Agroalimentaire : Lactalis entre au capital de Parmalat

photo_1300801370320-1-1.jpg
é de Rome. (Photo : Andreas Solaro)

[22/03/2011 13:45:39] ROME (AFP) Le groupe français Lactalis a annoncé mardi s’être emparé de 29% du capital du groupe agroalimentaire italien Parmalat en rachetant 15,3% aux fonds d’investissement étrangers Zenit Asset Management AB, Skagen AS et Mackenzie Financial Corporation.

Lactalis a précisé dans un communiqué qu’il rachèterait toutes les actions ordinaires détenues par ces fonds au prix de 2,80 euros par action (ce cours valorise le groupe à 5 milliards d’euros). Cette opération représente un coût de 750 millions d’euros.

“L’accord sera exécuté ce jour”, a indiqué Lactalis.

“Au terme de cette opération, le groupe Lactalis détiendra une participation directe et potentielle représentant environ 29% du capital de Parmalat”, selon le communiqué du groupe publié à la demande des autorités boursières italiennes.

Mécontents de la gestion de Parmalat, les fonds norvégien Skagen, canadien Mackenzie et suédois Zenit s’étaient alliés en janvier avec l’ambition de faire du groupe l’un des leaders mondiaux du secteur après avoir débarqué le patron de Parmalat, Enrico Bondi.

L’action Parmalat cédait 6,65% à 2,30 euros vers 13H00 GMT après la suspension de la cotation pendant une quarantaine de minutes à l’ouverture.

Lundi soir, le groupe Lactalis avait annoncé avoir poursuivi sa montée dans Parmalat et détenir directement et indirectement 13,67%.

Le groupe français avait pris tout le monde de court jeudi dernier en annonçant qu’il détenait 11,42% de Parmalat et était donc devenu le premier actionnaire du groupe italien, dont le capital est très éclaté.

Lactalis avait indiqué qu’il entendait poursuivre sa montée au capital mais sans dépasser le seuil des 30% qui l’obligerait à lancer une OPA.

Face à cette offensive de Lactalis, le gouvernement italien avait annoncé réfléchir à des mesures pour défendre les entreprises du pays quand elles sont jugées “stratégiques”.

Le groupe de luxe français LVMH vient de s’offrir le joaillier Bulgari et EDF discute avec les actionnaires italiens d’Edison pour parvenir à un accord sur le contrôle de l’électricien. Groupama devait prendre une part de la holding Premafin avant la fin des discussions cette semaine. La compagnie aérienne Alitalia est par ailleurs détenue à 25% par Air France-KLM depuis 2009.

Dans ce contexte, l’ambassadeur de France en Italie, Jean-Marc de La Sablière, avait été reçu dès jeudi par le ministre de l’Economie Giulio Tremonti et le sous-secrétaire à la présidence du Conseil Gianni Letta, le bras droit de Silvio Berlusconi, pour être informé de la position de Rome qui voudrait des “règles de réciprocité”.

Pour barrer la route à Lactalis et aux fonds, le gouvernement italien a indiqué être “très favorable” à une alliance d’investisseurs de la péninsule. La banque Intesa-San Paolo pourrait en être le pivot tandis que le groupe laitier Granarolo et le géant du chocolat Ferrero (Nutella, Kinder) ont fait part de leur intérêt.

Lactalis, déjà très présent en Italie avec Galbani, a présenté sa liste de candidats pour le conseil d’administration de Parmalat qui doit être renouvelé à la mi-avril. Cette liste publiée par Parmalat ne contient pas le nom de l’actuel patron du groupe, Enrico Bondi.