«Un butin de guerre?», c’est ainsi que personnellement je considère Banque Zitouna. Eh oui l’usurpateur est parti, laissant derrière lui une banque offrant des produits financiers spécifiques pour un marché en pleine expansion. La révolution tunisienne aurait non seulement rendu leurs biens à l’Etat et au peuple, mais également la reconnaissance de nombre d’opérateurs dont les organisateurs du Forum Africain de la Finance islamique qui se tiendra les 13 et 14 avril prochain à Tunis.
Pour parler des fondamentaux de la finance islamique et discuter des enjeux et des opportunités de cette finance, de grosses pointures de la carrure de Moncef Cheikhrouhou, Anouar Hassoune et Mahfoudh Barouni. Plus d’une centaine de participants sont attendus à cette rencontre qui favorisera, les contacts avec les acteurs principaux du marché.
Lorsque la crise financière battait son plein à cause du shadow système bancaire et des produits dérivés toxiques, la finance islamique tirait son épingle du jeu grâce à ses produits financiers “clean“. Sans spéculation aucune et touchant de près à l’économie réelle, la finance islamique s’était attirée la sympathie de nombre d’experts et d’acteurs de la finance internationale, sans parler du trillion de dollars annuel qu’elle génère bon an mal an.
La finance islamique a donc poursuivi sa croissance depuis 2007, ses actifs bancaires ont augmenté de 8,9% en 2010. La valeur du secteur est ainsi estimée à 895 milliards d’USD, selon les derniers chiffres de «The Banker and Maris Strategies».
En Afrique, le Nigeria a décidé d’adopter cette année la finance islamique en publiant une réglementation concernant la supervision d’institutions offrant des services financiers sans intérêt. Au Kenya, deux banques islamiques ont vu le jour en 2010. Ce n’est pas le cas de l’Afrique francophone où la finance islamique reste à la traîne. Au Maroc, suite aux ajustements fiscaux de 2009, la filiale du groupe Attijariwafa bank, Dar Assafaa, a pu drainer une nouvelle clientèle, le royaume reste toutefois fermé aux acteurs étrangers.
En Tunisie, le démarrage de Banque Zitouna a été l’événement bancaire de 2010. Cette banque, mise sous les feux de la rampe depuis janvier 2011, doit conforter son positionnement et asseoir sa notoriété d’autant plus qu’elle appartient aujourd’hui à l’Etat.
La finance islamique aura-t-elle un avenir prospère en Afrique, un continent en crise alors qu’elle possède un grand potentiel? La 4ème édition du Forum Africain de la Finance Islamique qui se tient en avril à Tunis y apportera certainement quelques réponses..
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