Bruxelles : un sommet européen entre crise portugaise et conflit en Libye

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é Socrates, à Lisbonne, le 23 mars 2011 (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[24/03/2011 07:04:02] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants européens entament jeudi un sommet sous tension, où ils doivent tenter de mettre en sourdine leurs divisions sur la Libye et gérer une crise politique au Portugal qui menace de déstabiliser à nouveau la zone euro.

La réunion de deux jours à Bruxelles s’ouvre vers 17H00 (16H00 GMT) et s’achèvera vendredi en milieu de journée.

Après les plans de sauvetage financiers internationaux décidés l’an dernier pour la Grèce puis l’Irlande, c’est à présent le Portugal qui risque de devoir demander de l’aide à ses partenaires européens et de replonger l’euro dans une zone de turbulences.

Cette situation est le résultat d’une grave crise politique à la tête du pays dans un contexte budgétaire dégradé.

A la veille du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, le Premier ministre portugais José Socrates a présenté mercredi soir sa démission, prenant acte du rejet d’un nouveau programme d’austérité à la Chambre des députés, où son gouvernement est minoritaire. Ce plan devait permettre au pays de réduire ses déficits et d’éviter de demander un soutien financier extérieur.

“Cette crise politique, en ce moment, aura des conséquences gravissimes sur la confiance dont le Portugal a besoin auprès des institutions et des marchés financiers”, a mis en garde M. Socrates, qui devrait malgré tout représenter son pays à Bruxelles en tant que chef de gouvernement démissionnaire.

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à Berlin (Photo : Hannibal Hanschke)

Les pays européens se préparent du coup à devoir débloquer à plus ou moins brève échéance des prêts en faveur du Portugal, dont les taux d’emprunt sur les marchés financiers grimpent fortement.

La crise portugaise risque de reléguer au second plan les progrès réels réalisés en parallèle par les pays européens pour se doter d’un dispositif de défense contre les crises d’endettement excessif.

Les dirigeants européens comptent entériner à Bruxelles un arsenal de mesures incluant un Fonds de soutien financier pérenne, qui nécessitera un changement de traité européen, un durcissement de leur discipline budgétaire commune et un “pacte pour l’euro” imposant réformes économiques et modération salariale.

A ce propos, plusieurs syndicats ont prévu de manifester jeudi à Bruxelles à l’occasion contre l’austérité et la “casse de l’Europe sociale”.

Les dirigeants de l’UE vont aussi tenter de retrouver un minimum de cohésion au sujet de l’intervention militaire en Libye. Menée par Paris et Londres, elle est boudée par Berlin. Et au sein de l’Otan, les pays alliés ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord pour savoir qui prendra la direction des opérations.

Affaiblie par ses dissensions, l’UE se prépare à jouer un rôle humanitaire dans un deuxième temps en Libye, quitte à sécuriser l’opération par des moyens militaires.