L’e-commerce lorgne sur le succès des réseaux sociaux

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accueil de Facebook (Photo : Nicholas Kamm)

[24/03/2011 15:36:00] PARIS (AFP) Le “social commerce”, c’est-à-dire la possibilité de vendre grâce aux réseaux sociaux, Facebook en tête, suscite les convoitises des acteurs de l’e-commerce, mais beaucoup reste encore à inventer.

Sur Facebook, qui a déjà donné naissance au néologisme “f-commerce”, “certains acteurs développent des fonctionnalités liés à l’achat en ligne”, a souligné jeudi Xavier Leclerc, chargé de compte à Facebook France, lors d’une conférence sur le e-commerce organisée par Les Echos, eBay et PayPal.

“C’est nouveau” et “ça va relativement vite”, a-t-il ajouté.

La star des réseaux sociaux, née il y a sept ans, revendique 20 millions d’utilisateurs en France, dont 11 à 12 millions qui s’y connectent quotidiennement. Ils y consacrent en moyenne 30 minutes par jour.

Parmi les 600 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, 250 millions utilisent le réseau social en dehors du site Facebook.com, grâce aux boutons “j’aime” (pour afficher ses préférences), ou à “Facebook connect” (pour se logger sur d’autres sites avec ses identifiants Facebook).

“On travaille avec nos partenaires” la manière de “capitaliser sur le pouvoir de recommandation de mes amis, c’est-à-dire comment faire en sorte qu’un utilisateur puisse recommander un produit, un service, une marque”, explique M. Leclerc.

Il existe actuellement “énormément d’initiatives disparates”, relève-t-il. Aux Etats-Unis, la chaîne de grands magasins JCPenney dispose d’une boutique directement sur Facebook. Levi’s propose sur son propre site, grâce à Facebook des “boutiques d’amis” (friends store), dans lesquelles les internautes peuvent retrouver les préférences de leur communauté.

Amazon rappelle les dates d’anniversaire des proches et suggère des idées de cadeaux suivant leurs centres d’intérêt.

De même, avec TripAdvisor, “je peux me connecter avec mon profit Facebook et découvrir les destinations de mes amis, voir quel hôtel, quel restaurant ils me recommandent”, explique-t-il, estimant qu’on fera davantage “confiance à un ami qu’à 40 inconnus”.

“Des gens qui auront bien compris les logiques du social commerce risquent de prendre des places incroyables, et ça risque de se passer à 300 à l’heure”, prédit Alain Laidet, directeur des opérations d’e-business Events et organisateur du salon professionnel de l’e-commerce la semaine passée à Monaco.

Compte tenu du nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook, Emmanuel Grenier, directeur général du site de déstockage CDiscount, récuse l’idée que le phénomène relève du “gadget”. “Il y a un intérêt majeur à être présent sur les réseaux sociaux”, estime-t-il.

En France, La Redoute est le premier à avoir lancé une boutique sur Facebook, tandis que d’autres acteurs comme Toys “R” Us y réfléchissent.

“On a envie d’inventer le +f-commerce+ ou social commerce qui explosera dans peut-être un an, deux ans, trois ans. On veut être le leader”, a expliqué à l’AFP Guillaume Darroussez, directeur e-commerce et développement de La Redoute.

Affichant l’objectif de proposer “un shopping plus ludique, plus social”, il offre par exemple à ses clients des “Facebook credits”, une “monnaie virtuelle qui permet d’acheter des biens numériques”, comme des jeux.

Le “social commerce” est “le sujet du moment”, mais “c’est encore très récent. Il n’y a pas de règles, il faut expérimenter”, indique Catherine Barba, présidente de l’agence de conseil internet Malinea.

Pour l’instant, elle y voit “plutôt un outil pour engager une relation, créer du lien, de la préférence pour une marque, plutôt que générer des ventes”.

Ce qui compte, c’est surtout d’aller là où se trouve le consommateur, résume Yohan Ruso, directeur général d’eBay France: “s’il va sur Facebook, on ira sur Facebook. Si demain il va sur le réfrigérateur, on ira sur le réfrigérateur”.