Le marché français de la croisière trace sa route, malgré les écueils

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évrier 2010 (Photo : Frank Perry)

[24/03/2011 16:17:41] PARIS (AFP) Les croisières, qui ont séduit 12% de Français en plus en 2010, espèrent tenir le rythme en 2011, profitant de la capacité des compagnies à changer d’escales quand survient une révolte comme en Tunisie ou en Egypte, pour qu’encore plus de vacanciers deviennent des croisiéristes.

“Les perspectives pour 2011 sont plutôt encourageantes. Elles étaient très encourageantes avant la Libye”, a déclaré jeudi devant la presse le patron de l’Association française des compagnies de croisières, Georges Azouze.

“Depuis deux à trois semaines, les réservations sont dans une situation d’attente. Il n’y a ni affolement, ni euphorie”, constate-t-il après “un hiver qui a très bien fonctionné sur toutes les destinations, dont la Méditerranée”.

Plébiscitée par plus de sept Français sur 10 (70,3% en 2010), la Méditerranée est aussi la deuxième destination mondiale après les Caraïbes, séduisant également des Américains en quête de dépaysement et d’histoire.

Nombre de croisiéristes ont annulé leurs escales habituelles en Tunisie, Egypte et même Israël face aux événements et comme leurs confrères terrestres, ont opté pour des destinations plus sereines (Turquie, Grèce etc).

Contrairement à un hôtel, “un paquebot cela bouge. On a la capacité de changer les escales, ce qui ne veut pas dire que c’est facile à faire”, a souligné le président de l’AFCC.

Le coût de telles opérations “n’a pas d’impact sur le résultat d’exploitation”, a assuré cependant Erminio Eschena, patron de MSC Croisières France.

Les croisières avec les événements du Moyen-Orient “peuvent se positionner encore plus comme une alternative (au terrestre, ndlr), et faire en sorte que les vacanciers deviennent des croisiéristes”, ajoute-t-il.

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accueil du MSC Musica, le 19 juin 2006 (Photo : Frank Perry)

“Par temps de crise, le monde de la croisière résiste mieux”, a poursuivi M. Azouze, par ailleurs PDG de Costa Croisières France, en référence aux guerres du Golfe et du Kosovo, mais aussi à l’après septembre 2001. “On rebondira”, a-t-il assuré.

L’an dernier, 12% de Français de plus qu’en 2009 sont montés à bord de bateaux pour atteindre 387.000 passagers, autant qu’entre 2008 et 2009 et autant ue le marché européen en 2010.

La France reste au 5e rang européen, loin derrière le Royaume-Uni, champion toutes catégories avec 1,62 million de passagers (+6%) et l’Allemagne 1,21 million (+19%).

Mais, s’est réjoui le patron de l’AFCC, de plus en plus de familles choisissent ce type de vacances, poussés aussi par des prix plus doux.

“On voit de plus en plus d’enfants et d’adolescents”, assure M. Azouze, dont les parents optent pour les paquebots-resorts (comme des stations-balnéaires, ndlr).

Les ports français ont contribué à cet engouement en développant l’accueil des croisières, à commencer par Marseille passé de 550.000 passagers en 2009 à 700.000 en 2010.

De même les agents de voyage sont plus enclins aujourd’hui à vendre ce produit: presque 4.000 en 2010 contre 3.700 l’an dernier.

Enfin de nouveaux bateaux sont lancés chaque année, augmentant par là même l’offre tandis que de nouvelles destinations sont développées allant des Emirats à l’Asie et l’Amérique du sud.

La bonne nouvelle cette année, s’est félicité le patron de l’AFCC, c’est aussi le cinéma qui s’est emparé de ce qui est devenu un “phénomène de société”.

Deux comédies françaises, tournées sur des paquebots, “La Croisière” et “Bienvenue à bord” vont sortir en avril et en octobre prochains avec en têtes d’affiche Franck Dubosc, Valérie Lermercier, Line Renaud ou Antoine Duléry.

“On espère qu’ils vont hisser la croisière à un niveau de popularité comparable à celui des +Bronzés+ pour le ski et +Camping+”, a conclu M. Azouze.