Alliance bloquée : Rosneft pourrait réclamer des compensations à BP

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ège de Rosneft à Moscou, non loin du Kremlin (Photo : Denis Sinyakov)

[25/03/2011 13:31:12] MOSCOU (AFP) Le groupe pétrolier russe Rosneft pourrait réclamer des compensations au britannique BP alors que leur alliance pour exploiter en commun une région au coeur de l’Arctique russe a été interdite par la justice, a déclaré vendredi le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine.

Interrogé sur d’éventuelles compensations que Rosneft pourrait exiger auprès de BP, M. Setchine, qui est aussi président du conseil d’administration du groupe public russe, a répondu: “pourquoi seulement auprès de BP?”.

“La compagnie va voir qui est coupable de la rupture de l’alliance”, a déclaré M. Setchine, cité par les agences russes, faisant référence à BP mais aussi à la coentreprise du britannique en Russie, TNK-BP.

Un tribunal international en Suède a interdit jeudi au géant pétrolier britannique de s’allier à Rosneft pour exploiter une région de l’Arctique russe riche en hydrocarbures.

L’accord signé le 14 janvier entre les deux géants pétroliers devait s’accompagner d’un échange de participations entre les deux groupes: Rosneft devait prendre 5% du capital de BP, et BP devait obtenir en échange 9,5% du groupe public russe.

La justice avait été saisie par l’actionnaire russe de la coentreprise TNK-BP, le consortium Alfa-Access-Renova (AAR), qui s’estime lésé par l’opération.

AAR argue que l’accord enfreignait les clauses du pacte d’actionnaires de TNK-BP, en vertu duquel les partenaires sont convenus de réaliser tous leurs projets en Russie et en Ukraine à travers la société commune.

Le haut responsable a ajouté que Rosneft subissait déjà des pertes du fait de cette décision judiciaire, mais il a souligné que la décision n’aurait pas d’impact sur les projets de la Russie dans l’Arctique.

“Nous poursuivrons quoi qu’il en soit la mise en valeur de l’Arctique”, a-t-il dit.

“BP nous convient comme partenaire mais les difficultés actuelles ne doivent en aucune manière influer sur nos projets d’exploration de l’Arctique”, a-t-il poursuivi.

M. Setchine a par ailleurs répété que TNK-BP ne pouvait pas remplacer BP dans l’alliance.

“Les actions de TNK-BP ne s’échangent ni à la Bourse de New-York ni à Londres et à Francfort, et n’ont jamais été envisagées pour un échange d’actifs”, a-t-il déclaré.

Le vice-Premier ministre a en outre souligné que la décision du tribunal de Stockholm n’était pas “définitive”. “Elle prolonge l’interdiction de réaliser l’alliance jusqu’au prochain examen”, a-t-il indiqué, précisant qu’une nouvelle audience aurait lieu le 7 avril.