Après la réunion, samedi 19 mars 2011, du Conseil national (la plus haute instance après le congrès) de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), dans l’un des hôtels de la banlieue nord de Tunis, qui a confirmé, à cette occasion, Hamadi Ben Sedrine dans son poste de président provisoire de l’organisation patronale, le bureau exécutif, désormais renforcé avec l’apport de certains membres du mouvement du renouveau de l’UTICA, a organisé, le 24 mars 2011, une conférence de presse afin, nous dit-on, de mettre les pendules à l’heure concernant la situation économique dans le pays, de procéder à l’état des lieux des structures régionales et sectorielles, de rendre compte des derniers événements liés à la dynamique interne de l’UTICA, d’exposer les doléances et les inquiétudes des hommes d’affaires tunisiens, dont les dommages depuis le 14 janvier 2011, sont estimés à 400 millions de dinars et d’aborder les différents défis auxquels sont confrontés actuellement l’ensemble de la communauté nationale.
«Une fois la démission de Hédi Djilani entérinée, mes collègues m’ont désigné, tout d’abord, comme porte-parole de l’organisation, puis coordinateur général et à l’issue de la réunion du Conseil National, élu, provisoirement, à la tête de l’UTICA dans une ambiance chaude, florentine, exceptionnelle, unique, où chacun s’épie, se mesure, apprécie, à chaque instant, la capacité de réaction de l’autre, après l’ouverture, dans le pays, de la boîte de Pandore de la contestation», nous dit Hamadi Ben Sedrine, qui a fustigé, au début de son intervention, les frasques et les errements de Faouzi Belhaj, animateur du mouvement «Sauvons l’UTICA», pendant le déroulement Conseil national à Gammarth.
Il a appelé à l’apaisement du climat social, seul à même de relancer la machine productive et de répondre aux énormes attentes de la jeunesse tunisienne, et dénoncé les grèves sauvages, les abus et les sit-in dans les entreprises, dont la fréquence et la réitération risquent, insiste-t-il, de provoquer l’arrêt des investissements, la chute de la croissance, le désarroi parmi les partenaires étrangers de la Tunisie, la montée du chômage et la déconfiture des rapports de production dans le pays.
Au fait, pour M. Ben Sedrine, l’heure est grave. Fatidique. Les nuages s’amoncellent dans le ciel économique du pays. Le recours obsessif à l’Etat Mama, au niveau de l’emploi, est une chimère. Une illusion. Un bonheur immédiat. Comme de la morphine. Car les pansements et les charpies étatistes ne servent à rien dans les tranchés de la crise sociale. La réalité économique finira, dit-il, par nous rattraper. Dans un monde où les forces du marché et les agences de notation dominent la planète. Organisent la compétition entre les nations. Contrôlent les richesses. Assurent la gouvernance mondiale. Dégradent ou élèvent la cote d’un pays.
Or, depuis deux mois, l’inflation guette dans notre pays. Les entreprises ferment. L’insécurité plane. L’initiative privée est plombée. Les postures oppositionnelles constamment aux aguets. Ce qui doit interpeller, conclut le nouveau patron de l’UTICA, toutes les forces vives nationales pour sortir de l’ornière, éviter les discours gauchisants, abandonner la logomachie déresponsabilisante, conscientiser les masses, rétablir le climat de confiance parmi tous les partenaires sociaux afin de hiérarchiser les priorités, de faire preuve de patriotisme économique et de repositionner au plus vite le site Tunisie dans le hit parade des destinations de choix des IDE au sud de la Méditerranée.