Près d’une pharmacie sur deux est financièrement dans le rouge

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à Paris (Photo : Loic Venance)

[25/03/2011 19:10:46] PARIS (AFP) Près d’une pharmacie sur deux en France est dans le rouge car leurs recettes, en grande partie tributaires des décisions de l’Etat, sont insuffisantes pour faire face à leurs charges, selon une étude réalisée pour le premier syndicat d’officines et parue vendredi.

49% des officines présentent un solde de trésorerie négatif, selon la 3e édition du Baromètre de la trésorerie des officines réalisé par la société d’ingénierie médico-économique Celtipharm pour le compte de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

En conséquence, 13% des pharmacies ont dû se résoudre à licencier du personnel en 2010, ajoute cette enquête réalisée auprès de 6.420 officines sur les 22.400 existantes, qui emploient directement environ 150.000 personnes.

“Leur activité ne leur permet pas de faire face à leurs charges”, a résumé à l’AFP Jean-François Derre, directeur associé de Celtipharm.

“Le pharmacien est un professionnel de santé sous contrainte, dans la mesure où c’est l’Etat qui décide des volumes et des prix” des produits et qui fixe la marge des officines, exprimée en pourcentage du prix, ajoute-t-il.

Il relève que les pharmacies réalisent 80% de leur chiffre d’affaires en vendant des médicaments prescrits, la parapharmacie ne représentant, contrairement aux idées reçues, qu’une faible part des recettes, soit 4%.

Or “chaque année, à l’occasion des +plans médicaments+, on donne un tour de vis supplémentaire sur le pharmacien, via des baisses de prix autoritaires ou des déremboursements”, poursuit M. Derre.

Et les volumes sont également en diminution à cause d’une “baisse de la prescription, ce dont on peut se réjouir d’un point de vue de santé publique”.

Si la situation continue à se dégrader, Celtipharm estime que d’ici 2015, 1.500 pharmacies auront mis la clé sous la porte.

“Est-on sûr que cela se fera de manière harmonieuse, que des populations, en banlieue ou dans les campagnes, ne vont pas avoir un problème d’accès aux soins?”, s’interroge M. Derre.

En février, le gouvernement a chargé l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) d’enquêter sur la situation économique des pharmacies.