Les informations qui nous parviennent du sud sont alarmantes… L’état du sud,
tout le sud, est alarmant. Les touristes ne viennent pas, les jeunes filent
clandestinement en Europe par milliers. Ceci ne coûte que 1.600 dinars à Kébili.
Dans la délégation de Souk Lahad à Kebili, il y a eu tellement de départs
clandestins qu’il n’y a personne pour assurer la délicate opération de
pollinisation des palmiers dattiers qui ne doit être réalisée ces jours-ci…
Quelques habitants de Gabès ont, paraît-il, décidé de squatter le chemin de fer
pour protester contre… la pollution qu’ils veulent faire «dégager» et tout de
suite… Le Révolution n’attend plus.
Idem au fin fond de Tataouine. Quelque 400 sans emplois ont coupé la route qui
relie Tataouine à Médenine pour protester contre le gouvernement qui ne leur a
pas fourni du travail jusqu’à maintenant… Cette façon de couper la route et
d’interdire la circulation aurait commencé à Skhira il y a quelques jours…
Voilà des infos du sud tunisien. Vous en voulez plus … Les autorités provisoires
du tourisme vont organiser à Tozeur et à Douz de mini événements pour lesquels
ils ont invité les ambassadeurs des 26 pays européens accrédités en Tunisie pour
leur faire comprendre que le Sud est tout à fait fréquentable après le 14
janvier et que l’interdiction de voyager qui le frappe est injuste.
Les habitants de Tataouine, Gabès, Skhira et d’ailleurs doivent eux aussi
participer à cet effort de communication et cesser leur harcèlement ou de le
faire avec d’autres moyens, et il y en a des milliers de moyens en
démocratie…Mais surtout pas ceux qui ont été utilisés par les habitants de
Metlaoui à Gafsa…
Si nous continuons à tout régler à coup de sit–in et manifestations ou coupure
des chemins de fer ou de la route, nous allons droit au mur. Qui sera heureux?
Sûrement Leila Ben Ali et ses frères et quelques autres sinistres personnages
que nous connaissons. Alors, nous n’avons pas fait la
révolution pour ça!
Il va falloir continuer à protester et élever la voix et contrôler les faits et
gestes du gouvernement mais par les moyens démocratiques qui n’arrêtent pas la
vie économique et qui ne portent pas préjudice à la vie du pays tout bonnement.
Il faut de l’imagination même pour protester!