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| ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[26/03/2011 08:39:34] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a repris du poil de la bête cette semaine, soutenue par un afflux de liquidités qui lui permet de faire abstraction des inquiétudes mais le plus grand flou demeure sur l’évolution du marché alors que sa résistance surprend de nombreux investisseurs.
Sur la semaine écoulée, le marché parisien a fortement rebondi, gagnant 4,25%, à la faveur de nouvelles rassurantes du Japon qui ont écarté les craintes d’une catastrophe nucléaire majeure et immédiate.
D’un vendredi à l’autre l’indice vedette a progressé de 162 points pour s’inscrire à 3.972,38 points.
Une hausse dont l’ampleur a d’ailleurs surpris les opérateurs.
“Nous sommes à la croisée des chemins, soit nous poursuivons sur un mouvement haussier en continuant à ignorer superbement les inquiétudes et en tablant sur une poursuite de la croissance, soit nous nous orientons vers une correction pour être plus en phase avec la réalité de l’environnement géopolitique”, résume Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
A cet égard la semaine prochaine sera importante. De nombreux indicateurs seront publiés qui devraient apporter des données objectives sur l’évolution de la situation économique mondiale, avec en point d’orgue vendredi le chiffre sur l’emploi américain en mars, la statistique mensuelle la plus suivie par les marchés.
Pour l’instant il semble que l’optimisme l’emporte et ce mouvement est soutenu par l’important afflux de liquidités sur le marché, souligne-t-on dans les salles de marché.
Mais en même temps cette résistance inquiète les opérateurs. Et si on se trompait ? si la croissance économique sur laquelle la communauté internationale parie, malgré les éléments exogènes qui viennent de se produire, était moins forte que prévu ?… “Les conditions actuelles ne sont pas réunies pour pérenniser la hausse”, estime M. Pichard.
Car il s’agit bien d’un paradoxe pour l’ensemble des analystes. La remontée du marché s’effectue alors que de nombreuses incertitudes planent: remontée de l’inflation avec les prévisions d’une hausse des taux d’intérêt, craintes de ralentissement mondial après la catastrophe du Japon, inquiétudes sur une flambée des cours du pétrole avec les événements dans le monde arabe, retour de la problématique de la dette souveraine avec la situation difficile du Portugal et le cas de l’Espagne qui risque de se profiler…
La situation est particulièrement difficile à analyser, reconnaissent les intervenants. Pour les analystes de Groupama AM, la tendance est à “un optimisme prudent” compte tenu des “conséquences forcement négatives” des derniers événements “dont l’ampleur est encore difficile à mesurer”.
“Dans cet environnement difficile, nous ne voyons pas l’intérêt d’identifier des stratégies d’investissement alors qu’elles sont tellement dépendantes de l’évolution du marché”, admet une étude de Bank of America – Merrill Lynch.
La semaine prochaine sera riche en indicateurs économiques venant d’Europe et d’outre-Atlantique. Des statistiques sur l’immobilier aux Etats-Unis vont notamment retenir l’attention (promesses de ventes de logements en mars, prix des logements sur janvier). Le marché s’intéressera également aux indices sur la confiance des consommateurs avec celui du Conference Board et le baromètre sur le moral des ménages en Allemagne ainsi que celui sur la confiance économique en mars dans la zone euro.
Enfin les statistiques sur l’emploi américain vont clôturer la semaine.
