Le secteur agroalimentaire pourrait perdre 3.000 à 5.000 emplois en 2011

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à Vienne, dans le centre de la France, le 13 mai 2008 (Photo : Eric Feferberg)

[29/03/2011 10:47:06] PARIS (AFP) Le secteur agroalimentaire pourrait perdre 3.000 à 5.000 emplois cette année en raison d’une situation économique difficile, soit environ 1% des effectifs, a affirmé mardi Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).

“Nous risquons de perdre entre 3.000 et 5.000 emplois en 2011 en raison d’une consommation atone et de négociations très difficiles avec la grande distribution”, a affirmé M. Buisson lors d’une conférence de presse.

Le secteur compte 477.000 emplois, la menace pèse donc sur environ 1% de la main d’oeuvre de ce secteur, généralement stable en matière d’emploi. En 2010, les effectifs ont baissé de 0,6% dans les industries agroalimentaires, contre 4,8% pour l’ensemble de l’industrie.

Même si le secteur agroalimentaire a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires en 2010 à 143,6 milliards d’euros (+3% par rapport à l’année précédente), la reprise n’a pas permis de retrouver le niveau d’activité d’avant la chute de 2009, a expliqué le patron des industries agroalimentaires.

De plus, en 2010 l’envolée des prix des matières premières agricoles conjuguée à la hausse de l’énergie, des emballages, ont rendu encore plus difficiles les négociations avec la grande distribution.

Devant le refus des distributeurs d’accepter les hausses de prix réclamées, “les industries agroalimentaires ont dû prendre à leur charge 60% des augmentations des matières premières”, a ajouté M. Buisson, entraînant des “tensions” sur la marge brute des entreprises.

Les industriels ont réussi à passer des hausses jusqu’à 2%, a ajouté M. Buisson. Interrogé sur l’ampleur des augmentations qui seront reportées sur le consommateur, M. Buisson a tenu à souligner que “ce ne sont pas les industries agroalimentaires qui fixent les prix en rayon mais les distributeurs”. “Nous seront vigilants” sur la question, a-t-il souligné.

Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom, a annoncé début mars une hausse des prix alimentaires de 3 à 3,5% en moyenne.

La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) n’a pas communiqué de hausses pour les seuls prix alimentaires mais a évoqué une augmentation “de l’ordre de 2%” pour l’ensemble des produits distribués dans les grandes surfaces. Certaines denrées devraient afficher une nette progression comme la farine (15 à 20%) ou le café (10 à 20%).

Interrogé sur une éventuelle indexation des prix des produits alimentaires sur les cours des matières premières agricoles, M. Buisson a affirmé “n’être pas très favorable” à ce projet, promu par la FNSEA, principal syndicat agricole et qui a obtenu le soutien du ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire.