Nous sommes doués, nous musulmans –en tout beaucoup d’entre nous- à palabrer voire nous vanter. Rappelons-nous d’un certain Saddam Houssein devant les caméras du monde entier se ventant posséder la Bombe A; du président iranien indiquant que son pays est capable de fabriquer la bombe A; plus près de nous, Kadhafi promettant l’enfer en Méditerranée à la coalition internationale…
Pas plus tard que la semaine dernière, jeudi 24 mars 2011, Lyès Ben Chédli, qualifié par certains de “lobbyiste“, envoie un texte à pratiquement tous les journaux tunisiens dans lequel il annonce que «notre compatriote le journaliste Lotfi Messaoudi va bien, je vous le confirme», tout en précisant que «suite à mon intervention il y a quelques heures auprès de qui de droit, les plus hautes autorités libyennes m’ont confirmé il y a quelques instants le transfert de M. Messaoudi vers un hôtel 5 étoiles dénommé RIXOS».
Seulement voilà, bientôt une semaine s’est écoulée, toujours aucun signe sur ce transfert dans un hôtel, synonyme de libération. Alors, avait-il besoin de crier sur tous les toits –pardon dans tous les journaux- qu’il a ou est en train de négocier la libération du journaliste tunisien? Bien sûr que non, car dans ce genre de situation, et surtout quand il s’agit d’un dénommé Kadhafi, il est préférable d’attendre que l’otage en question soit libéré pour faire des déclarations intempestives. Et comble de cet amateurisme, au moment où Lyès Ben Chédli faisait savoir qu’il a négocié la libération de notre compatriote, la Tunisie venait de procéder au gel des avoirs du leader et ses proches.
Que cherchait M. Ben Chédli en faisant cette déclaration? A-t-il une seule seconde pensé à la famille du journaliste? S’il a joué un rôle quelconque dans cette affaire, tout le monde le saura. Du reste, les lecteurs de WMC n’ont pas manqué de réagir à l’article. Pour nous donc, pas de commentaires.
Au final, trop bruit pour rien, sommes-nous tentés de le dire. Malheureusement avec des conséquences négatives sur le journaliste-otage C’est dommage!