ève près du stand Renault le 2 mars 2011. (Photo : Fabrice Coffrini) |
[29/03/2011 14:24:16] PARIS (AFP) Un ancien agent secret belge a assuré lundi aux enquêteurs ne pas être la “source” de Dominique Gevrey, mis en examen et placé en détention dans l’enquête sur une escroquerie au renseignement chez Renault, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart.
Cet ancien agent, présenté par Dominique Gevrey comme sa “source” le 13 mars lors de sa première audition par le juge chargé de l’enquête, a été entendu lors d’une commission rogatoire internationale en Belgique par les enquêteurs chargés de l’affaire d’escroquerie présumée chez Renault, selon cette source.
Au cours de son audition, cet homme a formellement nié être la “source” de M. Gevrey, un responsable de la sécurité de Renault mis en examen et placé en détention dans cette affaire.
Celui-ci avait pourtant assuré le 13 mars que cet homme lui avait fourni des numéros de compte censés appartenir aux trois cadres de Renault licenciés début janvier sur la base d’accusations d’espionnage.
M. Gevrey avait été pressé dès le 14 février de fournir des preuves par le directeur juridique de Renault, Christian Husson, et l’avocat de Renault, Me Jean Reinhart, selon un enregistrement révélé lundi par L’Express et France 2.
M. Gevrey avait alors défendu farouchement son informateur supposé, tout en refusant de livrer son nom et le rapport écrit dont il assurait disposer.
Trois jours après, “le 17 février, j’ai déposé au parquet de Paris un mémorandum faisant état de nos doutes, ce qui n’excluait pour autant pas la poursuite de la piste d’un éventuel espionnage”, a expliqué Me Reinhart à l’AFP.
“Nous avions en effet constaté qu’une seule personne, Dominique Gevrey, connaissait l’identité de la source supposée et qu’il refusait de la donner, ce qui nourrissait des inquiétudes sur la qualité des informations fournies”, a ajouté l’avocat de Renault.
M. Ghosn et Renault ont fait leur mea culpa et innocenté le 14 mars les cadres licenciés à tort, en reconnaissant que l’affaire était probablement montée de toutes pièces. Mais l’Etat, premier actionnaire du groupe (15%), a laissé entendre que des dirigeants allaient devoir tomber.