A regarder de près les résultats du récent sondage réalisé par le bureau
d’études Global Management Services (GMS) sur «les Tunisiens et la politique
après le 14 janvier», les cinquante partis politiques déjà autorisés disposent
d’une grande marge de manœuvre pour se frayer un chemin dans le paysage
politique, se faire connaître et attirer un plus grand nombre d’adhérents et de
sympathisants.
Un ensemble de précieux éléments d’information dégagés par ce sondage militent
en faveur de cette nouvelle donne et méritent qu’on s’y attarde.
Ainsi, il ressort de ce sondage, dont les résultats ont été présentés, mardi 28
mars 2011 à Tunis, à la presse, que sur un électorat officiel de 5.000 personnes
âgées entre 18 et 56 ans et plus, 30% ne connaissent aucun parti tandis que les
70% restants connaissent au moins un parti.
Les sondés déclarent avoir connu un parti à travers la radio et la télévision
(30%), l’Internet (28%), les moyens informels, voire des discussions avec des
amis, collègues et voisins (19%), les journaux (15%), meetings (3%) et divers
(3%).
Pis, interrogés sur les personnalités qu’ils connaissent, 17% ont répondu qu’ils
n’en connaissent aucune alors que les restants disent qu’ils en connaissent au
moins une.
Idem pour les journaux d’opinion et les organes des partis. 75% des sondés ne
savent rien de ses publications. A titre indicatif, 69,3% des enquêtés ne
connaissent pas le virulent journal El Mawkif, organe du Parti progressiste
démocratique (PDP).
Enfin, 30% des 1.060 personnes enquêtées estiment qu’elles n’ont pas encore
d’appartenance politique tandis que 45% se réclament du centre, 14% à droite, 8%
à gauche, 2% d’extrême droite et 1% d’extrême gauche.
C’est pour dire in fine que le terrain est pratiquement vierge. Toutes les
tendances politiques, tout autant que leurs chefs historiques, ont toutes les
chances de se distinguer, de faire connaître leurs idées et programmes à travers
les canaux qu’ils estiment efficaces et porteurs (Internet, audiovisuel, presse
écrite et électronique, supports informels…).
Moralité: tout le monde part sur un pied d’égalité ou presque. Le mot d’ordre
est de se mettre au boulot et de courtiser l’électorat tunisien dont 71,4% selon
ce sondage pensent que leur principale motivation après la
révolution c’est de
pouvoir voter. Dont acte.