Rassuré sur l’emploi américain, le CAC 40 a les yeux braqués sur la BCE et la hausse des taux

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La Bourse de Paris, le 4 janvier 2010 (Photo : Eric Piermont)

[02/04/2011 11:14:57] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a poursuivi son rebond cette semaine mais pourrait opter pour la prudence, dans l’optique du relèvement, attendu jeudi prochain, des taux de la Banque centrale européenne, figés depuis près de deux ans.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 2,07% pour terminer vendredi à 4.054,76 points. L’indice vedette de la place parisienne retrouve ainsi son niveau de début mars, avant le séisme au Japon. La semaine précédente, il avait déjà bondi de 4,25%.

Le marché parisien a une nouvelle fois été mis à rude épreuve avec l’accentuation de la crise au Portugal, l’alourdissement de la facture du sauvetage des banques irlandaises ainsi que des indicateurs américains décevants notamment dans le secteur immobilier.

En dépit de cette actualité, il n’a enregistré qu’une seule séance de repli cette semaine, avant de réagir très favorablement aux chiffres de l’emploi américain, qui sont ressortis meilleurs que prévu en mars.

Seul bémol: bien que résistant, le marché “monte plus par défaut que par conviction”, selon Isabelle Enos, gérante d’actions chez B*Capital.

Pour preuve, les volumes échangés quotidiennement sur le CAC 40 sont minces –autour de 3,5 milliards d’euros– et témoignent d’un certain attentisme.

Dans ces conditions, le marché reste fragile et va devoir s’appuyer sur de nouveaux éléments pour trouver l’élan et aller plus loin.

Le temps fort de la semaine à venir sera la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, qui devrait sans grande surprise relever de 0,25 point son taux directeur, figé à 1% depuis mai 2009, et commencer ainsi à normaliser sa politique monétaire.

Si cette décision est déjà intégrée par les marchés, qui ont été préparés à cette idée, les annonces que pourra faire la BCE seront très suivies.

“Le marché va surveiller comme le lait sur le feu le discours de Jean-Claude Trichet (ndlr, président de la BCE), pour voir s’il ne va pas nous +prévendre+ une nouvelle hausse des taux le mois prochain”, indique Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.

“Les marchés tablent sur trois hausses des taux dans l’année. Il ne faudrait pas qu’il y en ait deux dès le premier semestre car cela signifierait qu’il y en aurait finalement cinq ou six dans l’année…”, poursuit-il.

“Plus vous augmentez les taux, plus vous resserrez le crédit sur une croissance qui n’est pas forcément dynamique. Tout est donc affaire de dosage”, renchérit la gérante de B*Capital.

Les retombées de ce relèvement des taux ainsi que la hausse persistante des matières premières feront partie des éléments suivis par les investisseurs, d’autant plus que la saison des résultats approche à grand pas.

“Il faut se souvenir que ce sont les résultats d’entreprises qui ont permis jusqu’ici aux marchés de tenir”, rappelle Mme Enos.

“La catastrophe japonaise n’a pas pour l’instant entraîné de révisions de la part des entreprises mais il pourrait y avoir des discours plus mitigés. Le marché pourrait alors en profiter pour prendre des bénéfices”, estime-t-elle.

Même chose pour la hausse des prix du pétrole, qui ont atteint cette semaine un plus haut depuis septembre 2008. Les investisseurs vont donc guetter si les prévisions faites en début d’année sont toujours d’actualité.

Hormis les résultats de Monsanto mercredi prochain, le bal des résultats démarrera officiellement le 11 avril aux Etats-Unis avec ceux d’Alcoa.

Euronext (CAC 40)