Deux vieilles femmes dans un parc (Photo : Barbara Sax) |
[02/04/2011 14:07:21] PARIS (AFP) Une majorité de Français (59%) possédant un contrat d’assurance-vie pourraient s’en détourner si la fiscalité était durcie dans le cadre de la réforme prévue, selon un sondage réalisé par l’institut Ipsos pour la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).
A la question: “si la fiscalité de l’assurance-vie se durcissait dans le cadre de cette réforme et devenait moins avantageuse, que feriez-vous ?”, 24% des personnes interrogées qui possédaient un contrat d’assurance-vie ont répondu qu’elles envisageraient de le fermer.
En sus, 35% ont répondu que cette évolution les “inciterait à privilégier à l’avenir d’autres supports d’épargne”, selon ce sondage dont les résultats ont été communiqués samedi à l’AFP et qui doivent être publiés dans Le Monde daté de dimanche-lundi.
Concernant la réforme fiscale en gestation, les sondés estiment qu’il faudrait d’abord alourdir, en premier ou en deuxième, la taxation des oeuvres d’art (72%), des actions (71%) voire de l’immobilier (35%), avant de s’attaquer à l’assurance-vie (8%) ou au Livret A (6%).
“On touche là à quelque chose de tout à fait sensible”, a commenté à l’AFP le président de la FFSA, Bernard Spitz.
Environ 64% des contrats d’assurance-vie ont aujourd’hui au moins huit ans d’ancienneté, ce qui signifie que leurs détenteurs n’ont pas à attendre pour bénéficier du régime fiscal le plus favorable.
En l’état, les scénarios envisagés par Bercy intègrent le principe d’une taxation renforcée uniquement des plus gros contrats d’assurance-vie, vraisemblablement au-delà de 1,3 million d’euros.
Pourtant, pour 71% des personnes sondées, cette réforme profitera “aux gens les plus aisés”.
“Les épargnants ne croient pas” à cette limitation à quelques contrats d’assurance-vie, constate M. Spitz. “Comment voulez-vous qu’ils y croient, quand l’Etat semble sans cesse vouloir changer les règles du jeu?”, ajoute-t-il.
Chez les personnes interrogées dont le foyer affiche des revenus mensuels inférieurs à 1.200 euros, la proportion d’épargnants envisageant de fermer leur contrat d’assurance-vie en cas de durcissement est nettement plus élevée (38%) que pour l’ensemble des sondés (24%).
“Si on s’attaque à ça, cela veut dire qu’on s’attaque pour 30 millions de Français à l’un des piliers de leur avenir”, prévient le président de la première instance de représentation des assureurs.
Le sondage a été réalisé par téléphone les 18 et 19 mars auprès de 958 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française.