Feu vert sous conditions de l’UE à la restructuration d’ABN Amro

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à Londres, le 29 mai 2007 (Photo : Chris Young)

[05/04/2011 13:13:03] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a donné son feu vert mardi à la restructuration de la banque néerlandaise ABN Amro, qui a bénéficié d’aides publiques pendant la crise, mais à condition notamment qu’elle renonce à des acquisitions.

L’actuel groupe ABN Amro est né en 2010 de la fusion entre l’ancienne banque néerlandaise du même nom et Fortis Bank Nederland, l’une des entités de l’ex bancassureur belgo-néerlandais démantelé pendant la crise financière.

L’Etat néerlandais avait nationalisé Fortis Bank Nederland en octobre 2008, la banque belge finissant pour sa part par être rachetée par le français BNP Paribas.

La Commission a calculé que l’actuel groupe ABN Amro et les deux entités qui ont fusionné pour le former ont bénéficié au total, entre octobre 2008 et janvier 2010, d’aides publiques comprises entre 4,2 et 5,45 milliards d’euros.

Comme pour la plupart des institutions aidées par les pouvoirs publics pendant la crise, ces aides devaient être compensées par une restructuration, ici la fusion des deux entités en un seul groupe.

Mais Bruxelles a assorti cette mesures de “conditions”, censées “veiller effectivement à ce que l’aide soit utilisée pour assurer la viabilité à long terme du groupe ABN Amro et ne finance pas des initiatives faussant la concurrence”, a souligné le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia.

Les aides publiques ne doivent pas permettre de “financer la croissance du groupe de manière agressive aux dépens des banques concurrentes”, insiste la Commission dans son communiqué.

ABN Amro aura donc “l’interdiction de procéder à des acquisitions et l’obligation d’atteindre certains niveaux de marges dans le secteur privé bancaire où la banque jouit d’une position forte, afin d’éviter que celle-ci n’utilise l’aide pour devancer ses concurrents”.

Contrairement à d’autre banques aidées, Bruxelles a en revanche estimé “qu’aucune cession n’était nécessaire”.