à Flamanville, France, le 8 mars 2011 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[05/04/2011 15:43:03] LONDRES (AFP) Les autorités britanniques du nucléaire ont annoncé mardi un report de leur décision sur une autorisation de principe de la technologie EPR proposée par les groupes français Areva et EDF, afin de s’assurer que les “leçons ont été tirées des événements du Japon”.
Cette autorisation de principe, qui concerne également le réacteur AP1000 de l’américain Westinghouse (groupe Toshiba), était attendue en juin.
Elle ne pourra plus intervenir qu’après la remise, en septembre, d’un rapport commandé par le gouvernement à un responsable du superviseur britannique du nucléaire, Mike Weightman, ont expliqué dans un communiqué conjoint les deux agences chargées du dossier.
Le rapport de M. Weightman doit “tirer les leçons” de l’accident de Fukushima sur la relance du nucléaire britannique.
Les deux agences concernées, la Direction de la santé et de la sécurité (HSE) et l’Agence de l’environnement, ont expliqué qu’elles avaient en conséquence “besoin de temps supplémentaire” pour se prononcer sur l’EPR et l’AP1000 et finaliser leurs recommandations.
Le report permettra de “s’assurer que les modèles des réacteurs proposés prennent en compte toutes les leçons devant être tirées des événements au Japon”, ont-elles ajouté.
Le groupe français EDF, qui a déjà arrêté son choix sur l’EPR et s’est allié avec le groupe local Centrica, est sur les rangs pour construire au moins deux nouvelles centrales au Royaume-Uni. Le premier réacteur doit entrer en service en 2018.
EDF Energy, filiale britannique d’EDF, a pris note dans un communiqué de la décision des autorités de contrôle, en assurant que la “sécurité a toujours été en tête” de ses préoccupations.
Il a aussi souligné que les certifications intérimaires attendues initialement en juin ne constituaient qu’une étape, et que le groupe “avait déjà intégré le fait que le travail devrait se poursuivre au delà de juin 2011”.
Dans un autre texte, les régulateurs ont indiqué pour leur part que les industriels concernés étaient “d’accord pour prendre en considération les recommandations de Mike Weightman”.
Plusieurs groupes d’énergie européens sont en lice pour construire cinq nouvelles centrales au Royaume-Uni, qui comprendraient au moins 10 réacteurs pour un marché total de 30 milliards de livres (34 milliards d’euros).
EDF est notamment en compétition avec les groupes allemands EON et RWE, qui n’ont pas encore arrêté leur choix entre l’EPR d’Areva et l’AP1000 de Westinghouse.
Le Royaume-Uni compte actuellement 10 centrales et 19 réacteurs nucléaires en activité, qui assurent près d’un cinquième de la production nationale d’électricité.
Après la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima, le gouvernement britannique avait réitéré sa confiance en l’atome civil, soulignant en outre que le pays ne se situait pas dans une zone de risque sismique.
Mais le ministre de l’Energie britannique Chris Huhne avait reconnu qu’il était nécessaire de répondre aux inquiétudes de l’opinion publique. Il avait qualifié l’enquête de M. Weightman d'”absolument cruciale” en estimant qu’elle pourrait avoir des implications “en termes de sécurité”.