Projet PS : le plafonnement des loyers critiqué par le secteur immobilier

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ère (Photo : Stephane de Sakutin)

[06/04/2011 06:44:55] PARIS (AFP) La très grande majorité des professionnels de l’immobilier marque son opposition à la proposition du Parti socialiste de plafonner le montant des loyers, une mesure qui suscite pourtant l’espoir des associations de consommateurs.

“Le parti socialiste essaie de régler le problème des loyers en s’attaquant aux conséquences, non pas aux causes, à savoir le manque chronique de logements neufs”, déplore auprès de l’AFP Serge Ivars, président de l’Unis (Union nationale des syndicats de l’immobilier) qui regroupe 4.500 administrateurs de biens, agents immobiliers et marchands de biens.

“Pour stopper l?envolée des loyers, nous plafonnerons leur montant lors de la première location ou à la relocation, notamment dans les zones de spéculation immobilière”, indique le projet du PS pour l’élection présidentielle de 2012 présenté mardi.

Pour René Pallincourt, président de la Fnaim (Fédération nationale immobilier), “il faut lutter contre l?encadrement des loyers en secteurs tendus car sinon, il n?y aura plus d?investissement locatif où la demande est forte”.

“Les socialistes ne sont pas du tout dans le coup sur les loyers. Dans de nombreuses villes comme Dijon, Besançon, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Niort, Belfort, Pau, les propriétaires privés seraient très heureux de voir leurs loyers maintenus car pour le moment ils sont à la baisse”, indique Jean Perrin, président de l’Unpi (Union nationale de la propriété immobilière) qui revendique 250.000 adhérents.

Selon M. Perrin “les loyers ont augmenté en 2010 plus vite dans le parc public que dans le parc privé (2,60% contre 1%). C’est l’augmentation des charges (chauffage, électricité) qui est est le vrai problème”.

Le président de l’UNPI rappelle d’ailleurs qu’il existe, depuis une quinzaine d’année, un décret instituant un encadrement des loyers à la relocation pour la région Ile-de-France mais “personne ne le respecte car les gens ont besoin de se loger”.

“En plafonnant les loyers à la relocation, on risque de décourager les propriétaires qui avaient calculé la rentabilité de leur logement. On risque de revoir dans les grandes villes des files d’attentre devant les rares logements à la location qui seront disponibles”, affirme Laurent Vimont, président de Century 21, un des principaux réseaux d’agences immobilières.

M. Vimont souligne un phénomène qui se développe rapidement à Paris: la location saisonnière, notamment pour les étrangers, qui échappe à toute réglementation concernant les loyers.

“Le blocage des loyers à la relocation, on l’a déjà fait. C’est un dispositif qui ne fonctionne pas”, affirme de son côté Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment.

Pour M. Ridoret “cela fait peur aux investisseurs. On va diminuer la construction alors qu’au contraire on a besoin de logements neufs”.

Les seules à être en faveur d’une telle mesure sont les associations de consommateurs et de locataires.

“Nous sommes mêmes pour un gel complet des loyers dès 20113”, affirme Thierry Saniez, délégué général de l’association de défense des consommateurs CLCV (consommation, logement et cadre de vie).