La “troïka” des créanciers de la Grèce discute du budget 2012-2015 à Athènes

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écembre 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[06/04/2011 09:05:10] ATHENES (AFP) Trois représentants des bailleurs de fonds de la Grèce, Commission, Banque Centrale Européenne, et Fonds monétaire international, examinent mercredi à Athènes l’avant-projet du budget triennal (2012-2015) grec, a-t-on indiqué au ministère des Finances.

Ces représentants, surnommés “troïka” par les Grecs, doivent s’entretenir en début d’après-midi avec le ministre, Georges Papaconstantinou, a indiqué son ministère. Ils ont été précédés à Athènes depuis lundi par des experts de leurs trois institutions.

“Les entretiens doivent porter sur l’avant-projet de budget triennal”, que le gouvernement s’est engagé à présenter d’ici le 15 avril et qui prévoit de ramener le déficit à 1% du PIB en 2015, a indiqué à l’AFP une source ministérielle ayant requis l’anonymat.

“Il ne s’agit pas de la visite trimestrielle” de contrôle des comptes, attendue plus tard dans le mois, et dont dépend le déblocage de la prochaine tranche du prêt de 110 milliards d’euros accordés à la Grèce par la zone euro et le FMI, a-t-elle souligné.

Le budget triennal s’annonce d’autant plus ardu que le déficit pour 2010 pourrait finalement dépasser 10% du PIB, au lieu des 9,4% initialement attendus, ce qui rendrait nécessaire un nouveau train de mesures d’austérité dans une économie déjà asphyxiée par le plan de redressement des finances publiques.

La venue des trois représentants intervient sur fond de reprise des spéculations sur la perspective d’une restructuration de la dette grecque, en dépit des démentis quasi-quotidiens opposés par Athènes à cette éventualité.

Malgré le soutien appuyé du FMI à la volonté du gouvernement grec de rembourser intégralement sa dette publique, sans la réduire d’un seul euro, les marchés continuent de spéculer sur une restructuration.

Leurs attentes se traduisent par une inversion de la courbe des taux: alors qu’il est normalement plus coûteux d’emprunter à long terme qu’à court terme, ce n’est plus le cas pour les taux grecs.

Les taux à deux ans se sont envolés à près de 16% en début de semaine contre plus de 12% sur les taux à dix ans.

Selon les médias grecs, la députée Vasso Papandréou, pilier du parti socialiste au pouvoir, a rompu mardi soir la ligne officielle en appelant le gouvernement à prendre l’initiative d’une restructuration, lors d’une réunion du groupe parlementaire.