Prostitution : punir les clients suppose une refonte juridique, selon Guéant

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ée à Paris le 14 janvier 2011 (Photo : Loic Venance)

[07/04/2011 11:25:43] PARIS (AFP) Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a prévenu jeudi que punir les clients de la prostitution entraînerait “une remise en clause globale” de son cadre juridique en France, où elle n’est pas considérée comme un délit.

“On peut envisager, selon le modèle suédois, un délit visant les clients de la prostitution. C’est une mesure qui mérite effectivement la plus grande attention”, a déclaré le ministre devant la mission d’information de l’Assemblée nationale, relevant qu’en Suède, cette politique avait permis d’obtenir “des résultats évidents”.

“Ceci dit, cela supposerait que nous révisions assez profondément l’ensemble du régime juridique de la prostitution, du régime pénal, puisque la prostitution n’est pas un délit aujourd’hui”, a poursuivi le ministre.

“Par conséquent, il est difficile de faire un délit de la pratique du client alors que la prostitution elle-même n’est pas un délit”, a poursuivi Claude Guéant selon qui ce choix de pénaliser le client entraînerait “une remise en cause globale”. Il a ajouté que celle-ci “pourrait être envisagée”.

“S’il y a extension de la pratique suédoise dans d’autres pays, nous aurons un spectre d’analyse de cette mesure et de ses effets qui pourraient être très intéressants”, a poursuivi le ministre qui estime à 20.000 le nombre des personnes prostituées en France.

Le 30 mars, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, s’était montrée plus affirmative se déclarant “très solennellement” “favorable à la pénalisation du client”.