Grèce : une restructuration de la dette grecque “n’est pas une option”

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à Athènes le 24 février 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[07/04/2011 15:05:16] ATHENES (AFP) Une restructuration de la dette grecque “n’est pas une option”, a déclaré jeudi le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou à l’AFP, en espérant convaincre les marchés d’ici la fin de l’année que l’économie du pays est redevenue crédible.

“Nous avons dit de nombreuses fois qu’une restructuration n’est pas une option. Cela aurait un coût énorme, et les bénéfices (que la Grèce pourrait en tirer) ne compensent pas les coûts” a déclaré le ministre lors d’un entretien avec l’AFP à Athènes.

“Je réalise que le marché attend une forme de restructuration (de la dette), mais nous croyons que la politique économique que nous sommes en train de mettre en oeuvre va nous permettre de continuer à assurer le service de la dette. Cela prend du temps de convaincre les marchés, nous le réalisons bien”, a-t-il ajouté.

“Les marchés ne conspirent pas. Ils suivent ce qu’ils croient être leur propre intérêt. Mais leur intérêt est assez atomisé, il n’est pas collectif. S’ils croient qu’il y a possibilité de faire des bénéfices en achetant des obligations grecques sur une base individuelle, il y aura un marché pour nous en 2012”, a-t-il ajouté.

“En ce moment, les taux sont beaucoup trop hauts. Mais si nous continuons à suivre notre programme (d’assainissement budgétaire et de réformes structurelles, NDR), nous espérons que les conditions vont s’améliorer. Si les conditions ne s’améliorent pas, nous devrons trouver d’autres solutions”, a-t-il prévenu.

Interrogé sur la possibilité d’une restructuration ou d’un rééchelonnement de dette sans quitter l’euro, il a répondu que “quitter l’euro n’est pas possible”. “Personne ne travaille réellement là-dessus. Cela n’est pas dans l’intérêt de la Grèce, et cela n’a jamais été une option. Et cela n’est pas dans l’intérêt des pays forts de la zone non plus”, a-t-il dit.

“S’il y avait une quelconque rupture de la zone euro, cela conduirait à une énorme appréciation de la monnaie qui en retour empêcherait les pays exportateurs de la zone d’exporter”, a-t-il expliqué.

“Le mécanisme d’aide européen d’après 2013 prévoit une évaluation de la solvabilité de la dette et un certain nombre de mesures, mais c’est après 2013, et si un pays en a besoin. Nous espérons ne pas avoir besoin de ce mécanisme”, a dit le ministre.