Après Ksar Helal, Mdhilla et Menzel Temim, le quartier de Bab El Jazira, à Tunis, n’a pas échappé à la vague des violences que connaît la Tunisie révolutionnaire depuis quelques semaines. Cette zone, qui se caractérise par sa dynamique permanente, a connu, depuis samedi 2 avril 2011, des affrontements survenus, entre les vendeurs du Souk «Sidi Boumendil» et de «Sabaghine» (connus par Ouled Jelma) et les habitants de Bab Jdid et Bab El Falla. Il aura fallu en conséquence plus de trois jours avant que l’ordre ne revienne dans ces quartiers.
Depuis ce jeudi, 7 avril 2011, nous avons constaté, lors de notre déplacement à Bab El Jazira, que les choses semblent rentrer dans l’ordre avec la reprise au petit trot des activités commerciales dans le quartier; la majorité des boutiques de Sidi Boumandil sont ouvertes ainsi que celles du Sabaghine, la circulation des personnes et des voitures était, quant à elle, aussi importante.
Pour éviter que la situation ne dégénère, un important dispositif sécuritaire a été mis en place, depuis dimanche dernier, surtout à côté du Souk Sidi Boumendil. «Il était environ 3h du matin quand les forces de sécurité ont reçu l’ordre d’intervenir», nous a confié un agent de police. Il ajoutera que «face à nous, plus de 200 jeunes ayant pour la plupart entre 20 et 30 ans».
A une question sur les causes de ces violences, l’agent policier a répondu que «ces évènements ont été déclenchés après l’assassinat, dans la nuit du samedi dernier, du fils du commissaire de police à Tunis par un groupe de vendeurs du Souk Sidi Boumendil».
Peu de temps après, des personnes sont venus grossir les rangs des camarades du jeune assassiné, «s’en est suivi des jets de pierres, saccage des boutiques et endommagement de biens publics», affirme Mohamed, étudiant et témoin sur les évènements.
Autre conséquence: des blessés parmi les forces de l’ordre après des tentatives menées, mardi matin, par les marchands de Sidi Boumandil en vue d’incendier des locaux de commerce de la rue Sabaghine, selon un agent de sécurité.
Pour sa part, Salem, propriétaire d’une boutique au Souk Sidi Boumendil a signalé, en souriant, que «ce n’est pas la première fois que les vendeurs de Sidi Boumendil se disputent avec les habitants de Bab El Jazira, j’habite ce quartier depuis 23 ans et j’étais témoin sur plusieurs affrontements entre les deux parties». Il va plus loin pour affirmer que «ça devient une habitude que nous devrons apprendre à vivre avec».