Affaire Parmalat : Bruxelles demande des explications à l’Italie

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é de Rome (Photo : Andreas Solaro)

[08/04/2011 18:23:46] GÖDÖLLÖ (Hongrie) (AFP) La Commission européenne a demandé des explications à l’Italie sur les mesures mises en oeuvre pour empêcher la prise de contrôle du groupe alimentaire national Parmalat par le français Lactalis, a indiqué vendredi une de ses porte-parole.

“On a envoyé jeudi une lettre à l’Italie, pour demander des informations supplémentaires sur ce qui a déjà été fait et ce qu’ils comptent faire”, a indiqué à l’AFP Chantal Hughes, la porte-parole du commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier.

Lactalis a annoncé il y a deux semaines être monté à 29% de Parmalat, ce qui pourrait lui permettre de prendre de facto le contrôle du groupe dont le capital est très éclaté, provoquant une levée de boucliers en Italie où le gouvernement a pris plusieurs mesures pour tenter de lui barrer la route.

Michel Barnier a assuré avoir seulement à ce stade “un dialogue administratif avec les autorités italiennes”.

Il a toutefois confirmé avoir abordé le sujet vendredi avec le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, en marge d’une réunion des ministres européens des Finances à laquelle ils participent tous les deux à Gödöllö, à une trentaine de kilomètres de Budapest.

Interrogé lors d’une conférence de presse pour savoir s’il avait été convaincu par le ministre italien, M. Barnier s’est contenté de formuler un “espoir”.

“J’ai confiance, parce que l’Italie est un pays fondateur de l’Union, que toute disposition qui sera prise pour préserver tel ou tel secteur industriel sera prise dans le respect des procédures et des règles du marché intérieur et de la concurrence européenne. Voilà l’espoir que je formule”, a-t-il dit.

Outre M. Barnier, son collègue chargé de la concurrence, Joaquin Almunia, a également indiqué vendredi qu’il “suit de près les développements de l’acquisition par Lactalis d’une participation dans Parmalat”.

“Nous devons garder le marché intérieur (de l’UE) ouvert et compétitif, pas élever des barrières protectionnistes”, a commenté M. Almunia, selon le texte d’un discours diffusé par ses services à Bruxelles.

“La seule chose qui nous intéresse, mon collègue Almunia au titre de la concurrence, ou moi-même au titre du marché intérieur, c’est: est-ce que les règles de concurrence dont nous sommes les gardiens, est-ce que les règles de libre circulation des capitaux dont nous sommes les gardiens dans l’intérêt général, sont respectées”, a encore souligné M. Barnier.

La prise de contrôle de Parmalat par Lactalis devrait se jouer lors de l’élection du conseil d’administration durant la prochaine assemblée générale des actionnaires.

Immédiatement après l’annonce de la montée du groupe français au capital de Parmalat, le gouvernement italien a adopté un décret permettant aux entreprises de repousser leur assemblée générale jusqu’à fin juin.

Parmalat a décidé cette semaine de faire usage de cette possibilité, et Lactalis a déposé un recours judiciaire contre ce report, qui semble surtout destiné à laisser à une alliance italienne le temps de se mettre en place pour lui barrer la route.

Rome a aussi annoncé la future création d’un fonds d’investissement qui pourra acquérir des parts dans les groupes stratégiques du pays pour les défendre contre des OPA hostiles, s’inspirant d’une mesure prise fin 2008 par la France.