La révolution tunisienne avec son corolaire la fin de du régime de Ben Ali a mis a nu une multitude de problèmes de la Tunisie. En effet, derrière le développement économique et social de la Tunisie ou du modèle tunisien, il y a en réalité un déséquilibre entre les régions, mais aussi les quartiers.
Il s’agit d’une Tunisie à 2 vitesses. D’abord, une Tunisie côtière citadine, prospère, riche, développée, avec une réelle classe moyenne, des acquis économiques et sociaux. Ensuite, une Tunisie intérieure pauvre, marginalisée, rurale et non intégrée.
On citera juste un seul critère pour illustrer ce système de développement inégalitaire: le taux d’encadrement dans les entreprises est équivalent à celui de la ville de Singapour pour Tunis, et équivalent à celui du Mali pour Kasserine et Sidi Bouzid.
Une fracture sociale et économique profonde, et une injustice de développement à corriger, mais complexe et lente à redresser. Pour rectifier ce déséquilibre régional, certains analystes estiment nécessaire de mettre en place un nouveau mode de développement qui s’étendrait sur au moins 10 ans.
Toutefois, même à l’intérieur des grandes villes, on constate d’importants gaps entre les quartiers nouveaux où habite la classe moyenne, et les quartiers populaires ou pauvres.
La preuve, s’il en faut une, la visite effectuée dernièrement par l’un des membres actifs du Rotary Club Berges Du Lac à l’école primaire de Naassen dans la banlieue sud de Tunis. Il y a relevé des insuffisances et anomalies d’un autre âge dans l’équipement, la construction et dans la disponibilité des conditions élémentaires de scolarité. Des portes défoncées, des fenêtres sans vitres, des classes mal éclairées, absence de raccordement au réseau d’assainissement de l’ONAS, sous-équipement pédagogique. L’école n’est même pas équipée de matériel informatique, et donc pas non plus connectée au réseau Internet.
Résultat: un taux d’abandon scolaire dépassant les 60% des élèves avant même l’obtention du certificat de fin d’études primaires, qui vont grossir les rangs des enfants ouvriers ou tout bonnement chômeurs et futurs délinquants. Sachant que ces enfants viennent eux-mêmes de familles très pauvres (dont 40% des parents sont chômeurs ou ouvriers journaliers).
Il faudrait donc non seulement que le ministre de l’Education effectue une visite dans cette école, mais que la société civile et autres associations se mobilisent afin de venir en aide à ladite école.
C’est dans ce cadre que le Rotary Club Tunis Les Berges du Lac – du Rotary International District 9010 a décidé de créer un comité d’aide dédié à l’école primaire de Naassen, dont le premier objectif consiste à recenser les besoins de l’établissement.
In fine, la révolution du 14 janvier nous aura au moins permis de prendre conscience de la misère humaine dans laquelle était plongée une grande partie de la Tunisie, mais longtemps mise en sourdine par l’ancien régime.
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