Enda Interarabe est l’une des organisations les plus actives dans le domaine de la micro-finance en Tunsiie. Créée il y a une vingtaine d’années, elle a su s’imposer dans les milieux populaires comme un instrument de financement très efficace. «Au début, nous nous sommes installés à Cité Ettadhamen. On nous disait que c’était du suicide. Et bien, voilà que nous y sommes depuis vingt ans et nous n’avons rien perçu de négatif», lance sa directrice Asma Ben Hamida.
Selon elle, les débuts étaient difficiles avec seulement 20 mille dollars dans ses caisses, mais aussi dans un domaine nouveau en Tunisie. «On ne s’est pas intéressé à nous comme modèle de développement. Et on n’estimait pas que notre activité soit porteuse de valeur ajoutée, alors que nous nous avons ressenti ce besoin dans la société tunisienne. D’ailleurs, une étude de l’Union européenne le confirme: 1 million de Tunisiens ont besoin de micro-crédits, affirme Mme Ben Hamida.
Pour sa part, l’ONG prévoit d’atteindre 200 mille clients d’ici fin 2011 et 500 mille familles en 2015. Notons qu’Enda interarabe a déboursé plus de 800 mille crédits depuis sa création, soit l’équivalent de plus de 480 MDT. Les ambitions des responsables d’Enda ne s’arrêtent pas là. On compte en faire un établissement financier à part entière, alors que jusque-là l’ONG était financée par huit banques tunisiennes et quatre institutions financières internationales.
Il s’agit également de développer l’activité “création d’entreprises” auprès des jeunes diplômés. Reste que le statut actuel d’Enda ne le lui permet pas, surtout que ceci requiert des moyens financiers conséquents, alors que le plafond des crédits ne dépasse pas les 5.000 dinars. Sachant également que l’ONG cible 30 mille diplômés du supérieur ayant suivi une formation CEFE (Création d’Entreprises et Formation des Entrepreneurs).
Pour Mme Ben Hamida affirme, par ailleurs, qu’il est impératif de réformer le statut juridique des associations.
D’un autre côté, l’organisation compte développer des produits de micro-assurance, en collaboration avec des compagnies d’assurance, vu que cette activité s’est révélée une nécessité absolue lors des derniers événements. On se propose aussi de développer le mobile banking, un système de paiement qui permettra de rembourser les prêts par le biais du téléphone portable.